2418. AU CONSEILLER PRIVÉ DE LÉGATION COMTE DE FINCKENSTEIN A STOCKHOLM.

Potsdam, 18 novembre 1746.

Je ne me suis pas trompé, lorsque je vous ai dit dans ma dépêche précédente que j'étais persuadé qu'il n'en serait rien de l'envoi des galères russiennes à Helsingfors, et que la Russie en resterait à de simples démonstrations; les dernières lettres que j'ai eues de Pétersbourg le confirment et m'ont appris, d'une manière à n'en pouvoir douter, que lesdites galères n'iraient qu'à Reval, et que la demande qu'on avait faite au comte Barck pour avoir la permission d'entrer en cas de besoin dans le port de Helsingfors,236-2 quoique conforme au traité avec la Suède, n'avait été faite que pour faire peur à celle-ci; que le Prince-Successeur n'aurait certainement rien à craindre de la part de la Russie, et que, la chance ayant tourné si favorablement en Suède pour le ministère, on changerait par rapport à la destination de ces galères; que le chancelier Bestushew trouverait des difficultés insurmontables d'exécuter les noirs projets qu'il a formés en préjudice du bon parti en Suède; que l'événement du comité secret avait jeté le Chancelier et le comte Barck dans une grande inquiétude, et que celui-ci se doutait d'être rappelé.

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Je ne vous dis tout ceci que pour votre direction seule; voilà cependant bien des nouvelles qui peuvent assurer la supériorité que le bon parti a gagné par-dessus le parti contraire.

Federic.

Nach dem Concept.



236-2 Vergl. S. 210.