2424. AU SECRÉTAIRE WARENDORFF A SAINT-PÉTERSBOURG.

Potsdam, 22 novembre 1746.

J'ai reçu votre relation du 6 de ce mois. J'approuve la. réponse que vous avez faite au comte de Woronzow sur les inquiétudes qu'il a fait paraître touchant les rapports que le baron de Mardefeld m'aurait faits des affaires de Russie; aussi l'assurerez-vous, si l'occasion se présente d'en parler encore, qu'on ne saurait trouver un ministre mieux intentionné que le baron de Mardefeld pour entretenir constamment l'amitié la plus étroite entre l'impératrice de Russie et moi. Je souhaiterais fort que ledit comte pourrait une bonne fois désabuser sa souveraine des insinuations malignes qu'on ne cesse de lui faire à mon égard; mais j'avoue que je suis bien en peine de ce que j'apprends que le crédit de ce digne homme ne commence point à se relever et qu'il ne sache faire la moindre bagatelle pour ses amis; c'est ce qui me fait craindre que son collègue ne gagne autant sur lui qu'il le culbutera encore.

Comme je passerai en revue tous mes régiments le printemps et l'été de l'année qui vient dans les lieux où ils sont en garnison, et que l'expérience du passé m'a déjà appris combien on tâche à mal interpréter la moindre démarche que je fais, en m'attribuant des desseins auxquels je n'ai jamais pensé, je trouve bon que, si des occasions se présentent où vous le pourrez faire convenablement et par manière de conversation, vous devez dire que, l'année qui vient, je ferai un tour dans mes provinces, pour y voir en revue tous mes régiments, afin que les esprits y soient préparés de bonne heure et qu'on ne cherche pas à m'attribuer encore quelque dessein caché là-dessus.

Federic.

Nach dem Concept.