2496. AU COMTE DE SAXE, MARÉCHAL GÉNÉRAL DES CAMPS ET DES ARMÉES DE FRANCE, A PARIS.

Berlin, 13 janvier 1747.

Monsieur le Maréchal. J'ai reçu le plan291-3 que vous avez bien voulu m'envoyer, et je vous remercie. Ce qui me vient de vous a toujours pour moi l'agrément de La nouveauté, et votre victoire de Rocoux est d'ailleurs de ces événements dont le temps ne peut diminuer ni la considération ni l'importance. Je reçois comme je le dois les aveux obligeants et polis que vous me faites; je les regarde comme une suite<292> de votre zèle et de votre attachement, vous savez combien j'y suis sensible. Quels que soient les desseins et les forces des ennemis, la campagne prochaine, on ne doit pas être inquiet sur la manière dont vous vous conduirez. Vos talents sont connus dans les différents genres de guerre, et vous avez su montrer que la vigueur que vous employez si avantageusement quand il est question d'attaquer, ne dérobe rien à la prudence et aux ménagements si nécessaires dans une guerre défensive. Quelles que soient enfin les circonstances, vos manœuvres seront celles d'un grand général, et j'en augure si bien que je compte envoyer au printemps prochain quelques officiers à votre armée. Ils ne peuvent pas apprendre leur métier sous un meilleur maître, et j'espère que vous les honorerez des mêmes bontés que vous avez marquées à ceux qui ont été à vos ordres l'année dernière. Vous connaissez, Monsieur le Maréchal, mes sentiments pour vous, et avec combien d'estime je suis votre affectionné ami

Federic.

Nach Abschrift der Cabinetskanzlei.



291-3 Vergl. S. 231.