2549. AU CONSEILLER PRIVÉ DE GUERRE DE KLINGGRÆFFEN A DRESDE.

Potsdam, 26 février 1747.

J'ai reçu votre dépêche du 21 de ce mois. Ayant appris de quelle manière vous êtes convenu avec le comte de Brühl et avec le comte Hennicke sur la forme du traité d'amitié et de garantie que vous allez négocier entre moi et la Saxe, j'approuve la note que vous m'en avez envoyée, et je consens que vous continuiez cette négociation sur ce pied-là, pour voir s'il y aura moyen de se rapprocher ou non. Vous remarquerez cependant que

1° Mon intention est que, si l'affaire parvient à sa consistance, le traité en soit alors fait de la façon la plus solennelle; c'est-à-dire qu'il ne soit pas fait simplement entre électeurs de Brandenbourg et de Saxe, mais entre rois de Prusse et de Pologne.

2° Qu'en ajustant ce traité, on ne se serve pas de termes ambigus, équivoques ou sujets à différents sens, mais qu'on s'explique bien clairement.

3° Que la garantie qu'on y stipulera, soit générale, sur toutes nos possessions présentes, sans en excepter aucune.

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4° Que, si le comte de Brühl croit absolument nécessaire de communiquer préalablement avec la Russie sur cette aflaire, je ne m'y oppose pas; mais que cela se fasse sans ma concurrence. Cette communication préalable avec la Russie que le comte de Brühl veut absolument, me paraît être bien artificieuse; il n'aime pas que son maître et moi nous nous rapprochions, et n'en veut cependant pas refuser tout plat la proposition; ainsi il renvoie la balle à la Russie, qui ne répondra autre chose que ce que le comte de Brühl aura suggéré.

Federic.

Nach dem Concept.