2624. AU CONSEILLER PRIVÉ DE LÉGATION DE ROHD A STOCKHOLM.

Potsdam, 1er mai 1747.

J'ai reçu les dépêches que vous m'avez faites le 18 et le 21 du mois d'avril passé. Ma surprise a été extrême, lorsque j'en ai appris qu'après un si grand intervalle du temps que l'affaire de l'alliance a été sur le tapis, on revient à présent à examiner la question an; mais comme je ne saurais rester plus longtemps dans un état d'incertitude à cet égard, surtout dans un temps où les conjonctures deviennent de plus en plus critiques, il faut absolument qu'on se détermine une bonne fois en Suède sur ce que l'on veut faire ou non à ce sujet. Il y a trois ans passés qu'on m'a tenu en suspens à l'égard de cette alliance; je me suis épuisé en facilités pour la faire constater, mais à présent il faut que je sache à quoi j'en suis, pour pouvoir prendre mon parti. Je vous ai déjà instruit par ma dépêche du 28 du mois dernier passé de ce qui se traite entre la Russie et l'Angleterre ; une dépêche que j'ai reçue depuis de mon ministre en Angleterre, le sieur Andrié, et dont je vous communique ci-clos l'extrait, m'apprend que c'est autant qu'une affaire faite que la convention entre la Russie et l'Angleterre touchant l'entretien<381> d'un corps considérable de troupes russes sur mes frontières. Toutes ces circonstances demandent absolument que je ne reste plus dans l'incertitude par rapport à cette alliance en question, et que j'arrange mon système à suivre d'une façon ou d'autre; ainsi vous devez faire tout votre possible afin que je sache positivement à quoi la Suède se voudra déterminer à cet égard.

Federic.

Nach dem Concept.