2685. AU CONSEILLER ANDRIÉ A LONDRES.

Potsdam, 27 juin 1747.

La particularité que vous m'avez apprise, par le post-scriptum chiffré de la dépêche que vous m'avez faite du 16 de ce mois touchant la conversation que vous avez eue avec le sieur Doddington, m'a fait bien du plaisir, et j'ai été fort sensible à toutes les attentions que ce ministre a témoignées à mon égard, ce dont vous le pouvez assurer dans des termes fort obligeants, dès que l'occasion s'y offrira. J'hésite cependant de le nommer expressément dans quelque dépêche ostensible, par des raisons que vous concevrez bien lorsque vous réfléchirez sur la disposition où le roi d'Angleterre paraît être à mon égard dans le moment présent; ainsi donc vous devez prendre une autre tournure pour le mettre encore une fois au tapis; c'est que vous devez parler derechef à milord Chesterfield au sujet d'un ministre à envoyer à ma cour, et, quand celui-ci vous témoignera encore combien il était embarrassé de pouvoir trouver un sujet propre à m'être envoyé, vous lui répondrez que tout le monde était de l'opinion qu'un particulier se trouvait bien distingué, lorsque son souverain le choisit pour l'envoyer faire ses affaires à quelque cour étrangère; que l'embarras de trouver quelque<422> bon sujet pour l'envoyer à ma cour, ne serait peut-être pas si grand que milord Chesterfield se l'imaginait, et qu'il se trouvait apparemment assez de personnes, même de qualité, qui accepteraient avec plaisir ce poste; qu'il y avait le sieur Doddington qui peut-être ne le refuserait pas, pourvu qu'on lui en parlât. Comme vous mettrez par là ce milord au pied du mur, vous observerez seulement la réponse qu'il vous fera, sans le trop pousser alors sur ce sujet.

Au reste, j'attends le compte de ce que vous avez déboursé pour ce tabac d'Espagne que vous venez de m'envoyer.

Federic.

Nach dem Concept.