2755. AU MINISTRE D'ÉTAT COMTE DE FINCKENSTEIN A SAINT-PÉTERSBOURG.

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Finckenstein berichtet, Petersburg 12. August: „Les vastes projets qu'on attribue au Chancelier pour changer l'ordre de succession établi, en substituant le prince Iwan au Grand-Duc, me paraissent très conformes à la façon de penser de ce premier ministre, mais je ne saurais me persuader qu'il ait pu trouver moyen d'y faire entrer sa souveraine; je crois plutôt que c'est un ouvrage auquel il travaille sous main et à son insu, et dont cette Princesse pourrait bien être la première victime, s'il venait à bout de se consommer. Je ne pense cependant pas que ce projet soit assez près de sa maturité … Il est triste de voir l'Impératrice se livrer de gaieté de cœur entre les mains de ses ennemis, mais, en supposant

Berlin, 27 août 1747.

C'est avec déplaisir que j'ai appris, par votre dépêche du 12 de ce mois, comme quoi l'Impératrice se livre aveuglément entre les mains de ses ennemis et se sacrifie de la sorte elle-même d'une manière des plus légères. Mais que peut-on faire, et comment sauver cette Princesse pendant qu'elle ne veut suivre les avis d'honnêtes gens? Cependant, quoi qu'il en arrive, vous pouvez vous persuader que, s'il y a jamais une révolution là où vous êtes en faveur du prince

même qu'elle se soutînt sur le trône, et que le Chancelier ne lui en voulût pas personnellement, il y a toujours à parier que le Grand-Duc ne règnera jamais en Russie; sans parler de sa santé délicate, qui semble le devoir menacer d'une mort prématurée, il est tellement haï de la nation russe qu'il courrait risque de se voir enlevée la couronne, dans le cas même qu'elle lui reviendrait naturellement, par le décès de l'Impératrice.“

Iwan, cela ne manquerait pas de produire un désordre beaucoup plus grand que vous ne le pensez peut-être, et qui à coup sûr ne laisserait pas que de renverser le Chancelier de fond en comble.

Federic.

Nach dem Concept.