2819. AU MINISTRE D'ÉTAT COMTE DE FINCKENSTEIN A SAINT-PÉTERSBOURG.

Potsdam, 31 octobre 1747.

La dépêche que vous m'avez faite le 14 de ce mois, m'a été bien rendue. Si la cour de Russie se plaît à la continuation de la guerre<514> entre la France et les Puissances maritimes, elle sera satisfaite; il est vrai qu'on va ouvrir à Aix-la-Chapelle un congrès, pour parler de la paix, mais il n'est pas moins vrai que tout n'aboutira à rien, et que l'on n'y fera autre chose que de se chicaner et de s'amuser, sans convenir de rien. Je doute fort cependant que la France et l'Espagne et même l'Angleterre veuillent jamais consentir que la cour de Pétersbourg s'immisçât dans les négociations de la paix. Hyndford doit avoir mandé en Angleterre que l'impératrice de Russie avait déja consenti à la marche des 30,000 Russiens, sans attendre que la négociation du subside pour ces troupes fût terminée; qu'elles devaient marcher incessamment au travers de la Pologne, menées d'un commissaire jusqu'aux confins de la Moravie, où des commissaires des Puissances maritimes devaient relever l'autre, pour conduire ces troupes au travers de l'Empire. Vous, qui êtes sur les lieux, devez bien savoir ce qui est de cette marche, sur laquelle vous devez diriger toute votre attention, afin de pouvoir m'en instruire dès que vous en aurez appris quelque chose avec certitude. Au reste, ceux qui connaissent ici les affaires de Russie, prétendent que la marche de ces troupes pourrait bien occasionner que le Chancelier s'en cassât le col.

Federic.

Nach dem Concept.