2868. AU CONSEILLER BARON LE CHAMBRIER A PARIS.

Berlin, 16 décembre 1747.

J'ai bien reçu toutes les dépêches que vous m'avez faites du 1er et du 4 de ce mois. Défaites-vous donc une bonne fois du préjugé où vous êtes qu'il y ait une telle disette d'hommes en France que celle-ci ne puisse faire les efforts qu'il faut pour recruter et augmenter son armée; je suis, au contraire, du sentiment qu'il y en a plus qu'il ne faut pour soutenir la guerre encore cinq ou six ans, pourvu qu'on prenne de bons arrangements là-dessus. Quant à la médiation que la Saxe recherche soigneusement pour la paix future, vous n'en devez pas être ombragé ni en faire des recherches pénibles, puisque je suis convaincu que, par la faiblesse extrême où la Saxe se trouve actuellement, aucune des puissances belligérantes n'en voudra avoir.

Sur ce qui concerne le nommé Wernicke, je voudrais bien savoir précisément les conditions auxquelles il demandé de s'engager à mon service, et s'il n'y a pas moyen qu'il fasse un voyage ici afin de se faire connaître. J'attendrai vos nouvelles plus précises sur le présent de statues de marbre dont Sa Majesté Très Chrétienne pense à me régaler, avant que donner mes ordres en conséquence au sieur Petit et au banquier Splitgerber. Au reste, le marquis d'Argens, venant d'arriver ici, s'est infiniment loué des bontés et des politesses que pendant son séjour en France M. le marquis de Puyzieulx lui a faites. C'est pourquoi vous en devez remercier de ma part celui-ci et lui témoigner combien j'étais sensible à tous les égards qu'il avait bien voulu avoir pour lui en ma considération.

Federic.

Nach dem Concept