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2884. AU MINISTRE D'ÉTAT COMTE DE PODEWILS, ENVOYÉ EXTRAORDINAIRE, A VIENNE.

Berlin, 1er janvier 1748.

J'ai bien reçu votre dépêche du 23 décembre. Le marquis de Valory vient, à la fin, de m'avouer bonnement le tour qu'il a joué et dont je vous ai rendu compte par ma lettre précédente; je n'ai pas pu m'empêcher de lui témoigner combien j'avais lieu d'être indigné de son procédé et de ce qu'il avait pris sur soi à faire une démarche qui ne saurait que me déplaire absolument, sans qu'il m'en ait pressenti au moins. Il en est convenu, et j'ai tout lieu de croire qu'il ne voudra plus risquer à faire pareilles incartades. Mais comme toute chose est cependant bonne à quelque chose, j'espère au moins de celle-ci que je pourrais reconnaître par là le caractère de plusieurs gens, et s'ils sont sujets à donner dans de pareils panneaux, destitués de tout fondement. Au reste, tous les avis que j'ai eus, me confirment la marche prochaine des troupes russes, et que le prince Repnin les commandera. C'est à savoir si cette marche imposera tant à la France comme l'on s'en est flatté.

Federic.

Nach dem Concept.


2885. AU MINISTRE D'ÉTAT COMTE DE FINCKENSTEIN A SAINT-PÉTERSBOURG.

Berlin, 1er janvier 1748.

Ce que vous me marquez par la relation que vous m'avez faite du 10 du mois dernier, concernant la marche des troupes russiennes, se combine parfaitement avec ce que j'en ai appris par d'autres canaux, et, selon mon calcul, ces troupes ne sauront se mettre en marche que tout au plus le 15 ou le 20 de ce mois. Vous devez être bien attentif si, après que ces troupes seront sorties, M. de Bestushew se radoucira et baissera du ton qu'il a tenu à mon égard et à l'égard de la Suède, ou s'il continuera de paraître fier et impertinent. Au surplus, autant que je puis conjecturer des intentions de la France par rapport au rappel du sieur Aillon, je doute qu'elle le remplace d'abord et j'ai