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2899. AU COMTE DE SAXE, MARÉCHAL GÉNÉRAL DES CAMPS ET DES ARMÉES DE FRANCE, A PARIS.

[Berlin], 19 janvier 1748.

Monsieur le Maréchal. Je me flatte que vous ne doutez point de mon empressement à embrasser les occasions de marquer au Roi votre maître mon attention et la vérité de mon amitié. Mes sentiments, à cet égard, seront toujours les mêmes, et certes je vous assure avec une peine véritable que je me vois contraint de me refuser à la galanterie que vous me proposez, en envoyant à Paris l'officier dont vous me parlez.1 Je me trouve pour le présent en avoir moi-même un besoin essentiel, et, d'ailleurs, des circonstances personnelles, que le refus qu'elles m'obligent de faire me rend bien désagréables, m'empêchent de pouvoir consentir à son absence. Pourquoi faut-il que vous mettiez mon amitié à des épreuves auxquelles d'autres motifs, que vous trouveriez vous-même très pressants, ne me permettent pas de me livrer? En vérité, j'en ai tout le déplaisir du monde, et vous n'en douterez pas un moment, si vous êtes persuadé, autant que je le veux, de l'intérêt que je prends à tout ce qui vous occupe, et de l'estime particulière avec laquelle je suis, Monsieur le Maréchal, votre affectionné ami

Federic.

Nach dem Concept.


2900. AU MINISTRE D'ÉTAT COMTE DE FINCKENSTEIN A SAINT-PÉTERSBOURG.

Berlin, 20 janvier 1748.

J'ai reçu votre dépêche du 6 de ce mois. „Vous devez être bien alerte au moment présent, pour ne rien ignorer de ce qui se traite à la cour où vous êtes avec celles de Londres, de Vienne et avec le Danemark; car comme j'ai grande raison de me douter de quelques trames sourdes qu'on pourrait ourdir à Pétersbourg contre mes intérêts, il faut que vous redoubliez d'attention pour approfondir ce qui en est, afin d'être en état de m'en avertir avec assurance. Vous éviterez pour cet effet d'ajouter foi légèrement aux défaites dont on pourrait vouloir vous amadouer, et ne croirez rien qu'à bonnes enseignes. J'attends votre rapport concernant la marche effective des 30,000 Russes, tout ainsi que sur les arrangements pris à cet égard. Je suis aussi dans l'attente de savoir les mesures que prendra la cour où vous êtes pour remplacer en Livonie ces 30,000 hommes et ce qu'elle disposera quant à sa marine. Je ne cesse de vous recommander la plus grande vigilance, dont il est besoin au moment présent, pour approfondir toutes les intrigues et trames qui se font à la cour de Russie, et je vous réitère pour cet effet qui je trouve absolument nécessaire que vous redoubliez d'attention pour en être informé au possible.

Frederi c.

Nach dem Concept.



1 Walrave.