<107> le système favori est de continuer à le faire, soit en empêchant la cour de Vienne de devenir trop puissante en Italie, soit en l'obligeant à consentir à son agrandissement dans ce pays-là aux dépens du tiers que l'Angleterre lui sacrifie — enfin, que la cour de Vienne peut s'entendre avec les cours de Versailles et de Madrid de se procurer des avantages en Italie aux dépens du roi de Sardaigne. L'exécution en serait fort aisée, par les forces supérieures que les parties contractantes sont en état de faire agir, pouvant décider avec la même facilité de l'établissement de l'Infant, lequel établissement pourrait se faire aux dépens du roi de Sardaigne, puisque sa Savoie et son comté de Nice se trouvent actuellement entre les mains des Français et des Espagnols et que l'Angleterre ne pourrait point empêcher l'effet de ce concert contre le roi de Sardaigne. Et comme la paix en deviendrait une suite indispensable, l'Angleterre se trouverait moins en état de se procurer en Amérique les avantages qu'elle y désire pour son commerce aux dépens de celui des Espagnols et des Français. On avait tout lieu d'être assuré que la cour de Vienne avait négocié une paix particulière avec la France, mais que l'Angleterre avait tâché de la prévenir et de convenir des articles préliminaires avant que la cour de Vienne avait pu se rapatrier avec la France, et voilà apparemment la raison de la consternation dans laquelle la cour de Vienne est tombée après les audiences que le sieur Robinson en a eues. Vous redoublerez d'attention pour être informé des suites de tout ceci, afin d'être en état de m'informer exactement à votre tour des résolutions que la cour où vous êtes prendra à ce sujet.

Federic.

Nach dem Concept.


3055. AU CONSEILLER PRIVÉ DE GUERRE DE KLINGGRÆFFEN A BERLIN.

Potsdam, 10 mai 1748.

Ayant été averti par une dépêche que le sieur d'Ammon m'a faite que les préliminaires de la paix sont actuellement signés, ma volonté est que vous devez partir sans plus de délai de Berlin, et sans attendre plus de mes lettres, pour aller en Angleterre. Vous passerez par Potsdam, où je vous parlerai encore et vous instruirai sur ce qui s'est passé entre moi et le chevalier Legge. Au reste, il m'est indifférent si vous prendrez votre route par Hanovre ou non.

Federic.

Nach dem Concept.


3056. AN DEN ETATSMINTSTER FREIHERRN VON MARDEFELD IN BERLIN.

Potsdam, 10. Mai 1748.

Auf allergnädigsten Befehl Sr. Königl. Majestät habe Ew. Excellenz auf Dero Anfrage vom gestrigen Dato, nurgedachter Sr. Königl. Majestät