<117> celle de Dresde, de même qu'auprès du ministère d'Hanovre. Vous aurez soin que tout soit expédié le plus promptement qu'il sera possible, pour ne pas perdre le temps où mes remontrances sauraient opérer encore quelque protection au Duc. Et sur ce, je prie Dieu etc.

Federic.

Nach der Ausfertigung.


3074. AU MINISTRE D'ÉTAT COMTE DE PODEWILS, ENVOYÉ EXTRAORDINAIRE, A VIENNE.

Potsdam, 20 mai 1748.

J'ai été surpris, autant qu'on le peut, de voir par votre dépêche du 8 de ce mois que l'affaire de la tutelle de Gotha vient de prendre tout-à-coup, là où vous êtes, un aussi mauvais pli que vous le dites, après que dans vos dépêches précédentes vous m'avez assuré le plus positivement possible qu'elle se trouvait dans le meilleur train du monde. Je ne saurais vous cacher que vous me donnez à juger, par les rapports que vous me faites depuis un temps, que vous ne vous informez pas suffisamment des affaires, en prenant aussi souvent le change que vous le faites, ce qui ensuite est cause que vous contrariez et renversiez par vos dépêches suivantes ce que vous aviez établi par les précédentes. Je n'en puis presque conclure autre chose si ce n'est un manque d'attention aux affaires de votre part, et cela d'autant plus que parfois j'apprends avant vous des choses à Berlin dont pourtant naturellement vous deviez être informé beaucoup plus tôt à Vienne. Pour ne vous en donner qu'un seul exemple, je sais que la cour de Vienne vient de faire choix du jeune comte de Chotek pour l'envoyer à la mienne, pendant que vous ne m'en avez encore sonné le mot.

Il est bien étonnant, outre cela, que la cour de Vienne étant aussi piquée qu'elle l'est présentement contre l'Angleterre, et celle-ci ayant été du concert pour stipuler en ma faveur dans les préliminaires de paix la garantie de la Silésie, il est bien étonnant, dis-je, qu'à cette occasion vous ne vous donniez pas le moindre mouvement pour avoir la confidence de Robinson, afin de vous éclaircir par lui sur différents points; car tout ce qui intrigue si fort à présent la cour de Vienne, c'est la paix et que ses desseins qu'elle avait conçus de s'accommoder séparément avec la France, lui ont manqué.

Quant à l'affaire de la tutelle de Gotha, j'ai donné mes ordres au département des affaires étrangères de vous expliquer tout au long mes intentions à son égard, et je vous avertis ici en raccourci que vous serez instruit en premier lieu sur certaines remontrances que vous ferez à la cour impériale, pour qu'elle voulût bien ne rien précipiter dans l'affaire de la tutelle de Weimar; ensuite, que je ferai rechercher la cour de Dresde d'aller bride en main en cas qu'elle reçut un décret d'exécution dans ladite affaire; que je suis outre cela intentionné de faire sonder