<118> la cour d'Hanovre, pour savoir si elle voudrait bien aller de concert avec moi, pour tâcher d'accommoder convenablement l'affaire en question entre les deux maisons de Gotha et de Cobourg, que vous deviez vous diriger là-dessus, en faisant les remontrances nécessaires là où vous, êtes, qui ne se sentent aucunement d'aigreur, moins encore de menaces, et que, dès que ces remontrances ne produiront pas l'effet désiré, il faudra que j'abandonne l'affaire à son sort, vu qu'il me serait impossible et que je n'ai jamais été intentionné de me commettre ou de m'attirer des affaires pour l'amour d'elle; c'est pourquoi vous y procéderez avec prudence et ménagement.

Federic.

Nach dem Concept.


3075. AU MINISTRE D'ÉTAT COMTE DE FINCKENSTEIN A SAINT-PÉTERSBOURG.

Potsdam, 20 mai 1748.

J'ai reçu vos dépêches du 4 de ce mois. Vous ne manquerez pas, je m'imagine, de trouver bientôt que le caractère du Chancelier sera radouci de beaucoup qu'il ne l'a été jusqu'ici. Un changement dans le ministère russien m'est absolument indifférent à cette heure, et autant que je me trouverai sur un bon pied avec l'Angleterre, je n'aurai rien à appréhender de la Russie. On m'a même voulu flatter de la part de l'Angleterre qu'elle tâcherait de faire en sorte que la Russie me garantît aussi mes conquêtes de la Silésie.

Federic.

Nach dem Concept.


3076. AU CONSEILLER BARON LE CHAMBRIER A PARIS.

Potsdam, 20 mai 1748.

J'ai reçu votre dépêche du 10 de ce mois. J'avais déjà eu quelque connaissance préalable de la négociation secrète qui se traitait entre la France et la cour de Vienne, et il ne me reste presque point de doute que, si la France s'y était pu faire des convenances à son gré, elle ne m'eût sacrifié, en ce cas, pour se les procurer, la raison principale que cette négociation a manqué, ne consistant, selon moi, qu'en ce que, la cour de Vienne ayant voulu à l'occasion de ladite négociation secrète en faire tomber tout l'onéreux à la charge du roi de Sardaigne et épancher ainsi son fiel sur ce Prince, la France n'a point jugé profitable à elle de faire quelque chose à de pareilles conditions avec la cour de Vienne. Cela ne doit point vous empêcher de prendre le tout comme vous le dira le marquis de Puyzieulx, pour éviter avec soin qu'il ne puisse point vous soupçonner d'un manque de croyance à ses paroles. Vous lui ferez les protestations les plus obligeantes de ma part de l'estime que j'avais pour lui, et vous l'assurerez de toute l'étendue d'une reconnaissance des plus vives que je ressentirais invariablement de l'at-