<119>tention et de l'amitié qu'il venait de me témoigner à la conclusion des articles préliminaires de paix. Vous me marquerez, au reste, de quel œil la nation française regarde cette paix, et de qu'elle façon le public s'explique en France sur ce que cette dernière n'a pas tâché d'y profiter davantage qu'elle a fait, ou bien si le public y est entièrement indifférent.

Federic.

Nach dem Concept.


3077. AU CONSEILLER PRIVÉ DE LÉGATION DE VOSS A DRESDE.

Potsdam, 20 mai 1748.

J'ai reçu votre dépêche du 15 de ce mois. Vous ne tarderez guère de vous apercevoir des sentiments que la cour de Dresde peut avoir au sujet de la signature des préliminaires de paix, car il lui sera impossible de s'en cacher à la longue, et pourvu que vous soyez bien attentif à l'observer de près, vous démêlerez dans peu ce que ladite cour peut avoir eu de vues secrètes à mon égard, avant que la garantie de ma Silésie et du comté de Glatz eût été insérée aux susdits articles préliminaires. Au reste, je suis bien aise que du moins mes sujets soient contentés en partie, autant qu'il est possible pour le présent, à l'égard des billets qu'ils ont de la Steuer de Saxe.

Federic.

Nach dem Concept.


3078. AU COMTE DE SAXE, MARÉCHAL GÉNÉRAL DES CAMPS ET DES ARMÉES DE FRANCE, A BRUXELLES.

[Potsdam], 20 mai 1748.

Monsieur le Maréchal. J'ai pris toute la part imaginable aux avantages que vous avez remportés sur les ennemis de la France au commencement de cette campagne, et les conséquences de ce premier succès se sont si vivement représentées aux alliés que je n'hésite point de croire qu'elles les ont en grande partie déterminés à ia signature des préliminaires d'Aix-la-Chapelle. J'ai vu, Monsieur le Maréchal, par les détails que vous me faites sur le local de votre situation, que le public, les badauds de Paris et moi qui prenons la liberté de juger quelque fois légèrement les Turenne et les Maréchaux de Saxe, jugeons la plupart du temps très mal.

Pour vous rendre compte de mes idées sur les suites de votre campagne, je suis obligé de vous exposer d'abord les suppositions vraies ou fausses dont je partais : 1° J'ignorais absolument la connaissance de cette partie de Flandre où vous faites la guerre; je regardais l'armée française qui est sous vos ordres comme formant pour le moins un corps de 50,000 hommes; il me revenait de toute part que la force des alliés n'allait tout au plus qu'à 70,000 combattants, je me persuadais encore que vous aviez pris de si justes mesures pour les vivres