<12> Saint-Séverin vous a faites1 dans le dernier entretien que vous avez eu avec lui, selon la dépêche que vous m'en avez faite le 5 de ce mois, il me semble cependant qu'il suppose bien des choses qu'il faudra voir exécutées avant que la France pousse, cette année-ci, la Hollande au point que la ligue des alliés en sera rompue. Pour moi, je crois qu'on en peut douter encore avec raison, et quand même le maréchal de Saxe aura pris Mastricht ou qu'il aura percé dans la Zélande, les oppositions des alliés n'en seront pas finies. J'ignore ce que les généraux des alliés voudront faire, mais s'ils entendent leur métier, les moyens ne leur manqueront point pour défendre la Hollande et pour faire tramer toute la campagne de cette année. Au reste, ce que je crois entrevoir dans plusieurs des insinuations que le comte de Saint-Séverin vous a faites, c'est que les Français voudront par tant et plus de moyens me rembarquer de nouveau dans l'affaire, mais je les passerai pour des fins maîtres s'ils me font mordre à l'hameçon.

Federic.

Nach dem Concept.


2903. AU CHAMBELLAN D'AMMON A LA HAYE.

Berlin, 21 janvier 1748.

Je suis satisfait de la dépêche que vous m'avez faite du 12 de ce mois. Le bruits que le ministre saxon à la Haye, le général Debrose, y a répandus,2 sont de l'invention du marquis de Valory, qui, croyant rendre par là un service à la France s'il pouvait arrêter ou retarder par là la marche des troupes russes ou obliger, au moins, la reine de Hongrie à laisser une partie de ses troupes afin de défendre à tout événement ses pays héréditaires contre une invasion, a trouvé moyen d'en faire accroire au ministre saxon à ma cour, Bülow, et qui en a régalé le comte Gronsfeld et le général Debrose. Par les appréhensions que vous me mandez que le prince d'Orange doit avoir prises par rapport aux susdits bruits, je dois le juger comme un esprit extrêmement timide, puisque des bruits aussi peu fondés l'ont pu d'abord inquiéter.

Au reste, je ne crois pas que les Français entreprendront quelque chose contre la Hollande dans un temps aussi rude que celui du moment présent; je m'imagine plutôt que, s'ils veulent tenter quelque entreprise, ils le feront à la fin de février de l'année présente.

Federic.

Nach dem Concept.


2904. AU SECRÉTAIRE MICHELL A LONDRES.

Berlin, 21 janvier 1748.

Par des lettres qui me sont arrivées de la Haye, je viens d'apprendre que le ministre saxon, le général Debrose, y a répandu des bruits



1 In Betreff der von Frankreich gewünschten preussischen Friedensvermittelung.

2 Vergl. S. 8. 9.