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3080. AU CHEVALIER LEGGE, ENVOYÉ DE LA GRANDE-BRETAGNE, A BERLIN.

Potsdam, 22 mai 1748.

Monsieur. J'ai vu par votre lettre du 20 de ce mois ce que vous venez de m'y mander par ordre du Roi votre maître, et rien n'aurait pu m'arriver d'aussi agréable que la communication des articles préliminaires de paix, conclus en dernier lieu à Aix-la-Chapelle.

Soyez persuadé, je vous en prie, que je vous sais un gré infini de la vivacité des sentiments par lesquels vous me témoignez votre attention à cette occasion où je puis me convaincre que Sa Majesté Britannique est fermement intentionnée d'accomplir les engagements qu'elle a avec moi. Je m'en acquitterai aussi de mon côté envers le Roi votre maître avec toute la fidélité et exactitude que je lui dois, et je ferai tout ce qui dépendra de moi pour resserrer de plus en plus les liens d'une parfaite harmonie et d'une étroite intelligence avec la Grande-Bretagne.

Au reste, vous prouvez compter pour votre personnel sur mon invariable estime, que je serais charmé que vous me donnassiez occasion à vous faire plaisir, et que je ne cesserai d'être etc.

Federic.

Nach dem Concept.


3081. AU MINISTRE D'ÉTAT COMTE DE PODEWILS, ENVOYÉ EXTRAORDINAIRE, A VIENNE.

Potsdam, 24 mai 1748.

Vous faites très bien, selon que vous me le marquez par votre dépêche du 25 de ce mois, d'être fort attentif aux démarches que continuera de faire la cour où vous êtes dans sa situation présente, et vous avez grande raison de ne regarder que comme de simples bruits de ville les avis qui portent que cette cour s'aheurterait de nouveau à l'exécution de quelque dessein sur la Silésie avec l'aide des Russes.

Ce serait en effet la chose du monde la plus absurde, si la cour de Vienne, après avoir instruit le comte de Kaunitz de signer de sa part les articles préliminaires de paix et d'accéder en conséquence de cette signature à ces préliminaires qui me garantissent très expressément toutes mes conquêtes, était intentionnée en même temps d'exciter de nouveaux troubles pour le recouvrement présomptif de ces mêmes conquêtes. Je me tais ici sur d'autres raisons, qui doivent paraître plus importantes encore pour détourner la cour de Vienne de semblables desseins et qui augmenteraient infailliblement le ridicule qu'il y aurait à tel projet.

Au reste, vous rencontrez très juste par votre dépêche immédiate, et j'entre parfaitement dans son sens, étant d'accord avec vous que, dès que les subsides que donnent à la cour de Vienne les deux Puissances maritimes, cesseront, et qu'après que les troupes autrichiennes seront de retour dans leurs quartiers, ce sera alors qu'on entendra de toutes