<123> parts les hauts cris qui jusqu'ici n'ont été empêchés que par ce manque de douleurs qui ne se fera sentir que lorsque, l'un ne soutenant plus l'autre et les choses étant tirées au clair, l'on devra se reconnaître plus particulièrement qu'on ne l'a fait jusqu'au moment présent.

Federic.

Nach dem Concept.


3082. AU MINISTRE D'ÉTAT COMTE DE FINCKENSTEIN A SAINT-PÉTERSBOURG.

Potsdam, 24 mai 1748.

Je vous réponds au contenu de votre dépêche du 7 de ce mois que ce qu'il y a de meilleur présentement, c'est que, tant que je m'entendrai et serai d'accord avec l'Angleterre, je n'aurai rien à appréhender de la Russie, et qu'ainsi toutes les manœuvres qu'elle fait à cette heure, peuvent m'être assez indifférentes. Pour ce qui regarde le général Bernes, vous ne devez point du tout vous former de lui et de son habileté cette haute idée qu'il paraît qu'on a tâché de vous donner sur son compte. Il est, à la vérité, d'un caractère assez doux et liant, mais avec cela rien moins qu'habile négociateur; il est d'un génie médiocre, facile à s'en laisser imposer, intéressé, tendre et amoureux, de sorte qu'il n'aura pas été deux mois à Pétersbourg sans briguer les faveurs du sexe et y avoir quelque maîtresse. Voyez après cela si vous avez à redouter son habileté.

Federic.

Nach dem Concept.


3083. AU CONSEILLER BARON LE CHAMBRIER A PARIS.

Potsdam, 24 mai 1748.

J'ai reçu votre dépêche du 13 de ce mois. Quoique je connaisse votre habileté et que je lui rende justice, je ne saurais cependant m'empêcher de vous dire pour cette fois-ci qu'en ce qui vous a été rapporté des circonstances présentes de la France, il y a beaucoup de misère et de pitoyable. Je vous soutiens tout au contraire que le prétendu manque d'hommes et d'argent qu'il doit y avoir en France, n'est point fondé en vérité, et que, quand bien même le contrôleur général des finances en parle sur un pied tellement désavantageux au Roi son maître, je n'y trouve pas plus de raison, pour cela, à me le persuader. Car ce qui fait aujourd'hui les défauts essentiels de la France qui empêchent que ses affaires ne soient pas montées sur le ton qu'elles le devraient et le pourraient être, ce sont ces gens idiots et ignorants qui se mêlent d'affaires, ces mauvais arrangements sans nombre, ces gens sans fermeté, et, enfin, ce peu d'intelligence et d'harmonie qui fait donner dans une infinité de travers et qui est la cause qu'on ne prend jamais en France les choses comme on le devrait, mais qui fait absolument perdre de