<149> à faire; qu'elle voulût juger par elle-même de la bonté de mon plan, qu'il se pourrait facilement qu'elle en eût de meilleur pour le substituer en sa place, qu'en attendant il me paraissait que, tant moins elle témoignerait du commencement de l'ambition, elle n'en ferait que mieux, et réussirait d'autant plus facilement par là à endormir ses voisins envieux, qui ne manqueraient d'en rester assoupis, sans se trouver à même de pouvoir éclater ; que je la priais de vouloir bien à cette occasion ne point perdre entièrement de vue le système qui subsistait entre les puissances du Nord, mais de le prendre en considération et de peser en détail le pour et le contre de toutes les considérations qu'il y avait à faire.

Federic.

Nach dem Concept.


3124. AU CONSEILLER PRIVÉ DE GUERRE DE KLINGGRÆFFEN A HANOVRE.

Potsdam, 22 juin 1748.

Je suis très content de tous les points contenus dans votre dépêche du 16 de ce mois, et je me persuade que les affaires entre moi et le roi d'Angleterre seront mises sur un bon pied, dès que le duc de Newcastle sera arrivé à Hanovre et que le chevalier Legge s'y sera rendu aussi. Au reste, il m'est assez indifférent que les Puissances maritimes continuent encore pendant quelque temps leurs subsides au corps auxiliaire russien ou bien qu'elles en disposent autrement.

Federic.

Nach dem Concept.


3125. AU MINISTRE D'ÉTAT BARON DE MARDEFELD A BERLIN.

Potsdam, 23 juin 1748.

Quoique je n'aie point reçu directement du sieur de Buirette le rapport que je vous renvoie ci-joint touchant le prétendu passage des Russes par la Franconie, cependant ma sœur, la margrave de Baireuth, m'en a rapporté quelque chose. J'ai bien de la peine à me persuader que c'est tout de bon que les Anglais voudraient faire passer dans l'Empire le corps auxiliaire de Russes, puisque cela ne saurait produire d'autre effet que de faire jeter les hauts cris et d'indisposer entièrement l'Empire contre l'Angleterre et ses alliés. Je suis plutôt porté à croire que c'est encore une suite des arrangements que l'Angleterre a faits avant que de s'entendre tout-à-fait avec la France sur les articles des préliminaires de paix, pour presser celle-ci à accepter les conditions que l'Angleterre lui a proposées, et presser par la France l'Espagne pour y accéder.

En attendant que cela se développe plus, je veux bien que vous fassiez sonder le chevalier de Legge sur cette démarche des Anglais; mais j'aimerais mieux que vous ne le fassiez pas vous-même, qu'au contraire