<15> cela un certain nombre de galères russiennes devraient être tenues prêtes pour faire en même temps une invasion dans ma province de Poméranie. Cette convention-là a été signée la nuit du 20 du décembre dernier dans le quartier du ministre autrichien à Pétersbourg, le général Pretlack.

Que le marquis de Puyzieulx considère par là combien le roi d'Angleterre est acharné contre la France, et s'il est à croire qu'il voudra jamais admettre ma médiation pour la paix future; qu'il réfléchisse d'ailleurs combien le roi d'Angleterre prend à cœur de me brider pour que je ne saurais faire quelque démarche en faveur de la France, et combien il paraît par là que tout ce que je saurais faire id'insinuations à l'Angleterre au sujet de la paix à faire, fera peu d'impression au roi d'Angleterre, puisqu'il se croira appuyé des toutes les forces russiennes, qu'il croit tenir à sa disposition. On ne saurait même douter que, si je me remue, l'on voudrait encore employer les 30,000 Russes que l'Angleterre vient de prendre à sa solde, auxquels apparemment alors se joindraient les troupes saxonnes et des Autrichiens pour m'assaillir de tous côtés.

J'attends votre rapport de ce que le marquis de Puyzieulx vous aura dit là-dessus; en attendant, outre le secret le plus absolu que vous demanderez au marquis de Puyzieulx pour ne pas me faire perdre le canal dont j'ai su ces particularités, je vous ordonne que vous ne devez faire à mes ministres du département des affaires étrangères aucun double de votre relation à ce sujet ni en faire la moindre mention dans des rapports que vous leur ferez.

Federic.

Nach dem Concept.


2907. AU CONSEILLER BARON LE CHAMBRIER A PARIS.

Berlin, 26 janvier 1748.

Votre dépêche du 12 de ce mois m'a été bien rendue. Je ne m'étonne en aucune façon que le marquis de Puyzieulx paraisse traiter avec autant d'indifférence qu'il fait les chipoteries qui subsistent actuellement en Angleterre, le sieur Aunillon, et les autres émissaires français qui y participent, ne lui laissant rien ignorer de ce qu'il y a à savoir sur ce sujet. Quant à moi, si j'en puis croire à mes dernières lettres de Londres et de Vienne, il ne résultera pas grande chose de ces chipoteries et elles ne seront probablement propres qu'à amuser le tapis, sans produire aucun changement dans les affaires générales. Au reste, il s'est répandu un bruit comme si le duc de Brunswick était résolu de fournir aux Hollandais, moyennant un subside qu'il en recevrait, un corps de 6,000 hommes. Je doute cependant beaucoup de la réalité de ces bruits pour y pouvoir compter; du moins n'en saurais-je rien dire avec assurance, le duc de Brunswick ne m'en ayant pas touché le mot jusqu'à présent.

Federic.

Nach dem Concept.