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3131. AU MINISTRE D'ÉTAT COMTE DE PODEWILS A BERLIN.

Magdebourg, 28 juin 1748.

Le triste accident qui vient d'arriver au baron de Mardefeld1 m'a sensiblement touché; aussi lui témoignerez-vous de ma part toute la compassion possible là-dessus, et que je fais des vœux sincères pour qu'il en soit bientôt rétabli. Cet accident cependant ne doit point vous empêcher de vous dispenser de votre travail ordinaire, ni de vous servir des remèdes qu'il faut pour le parfait rétablissement de votre santé, ainsi que vous n'avez qu'à continuer la nouvelle course que vous vous êtes proposé de faire à la terre du comte de Bredow, mon intention étant que vous devez charger, en attendant, le conseiller privé Vockerodt de tout ce qu'il faut, afin que les affaires de votre département aillent leur train ordinaire. Fasse le Ciel que j'aie bientôt de bonnes nouvelles par rapport au parfait rétablissement de votre santé. Sur quoi, je prie Dieu etc.

Federic.

Nach der Ausfertigung.


3132. AU CONSEILLER ANDRIÉ A BERLIN.

Magdebourg, 29 juin 1748.

Quoique j'aie assez lieu d'être content de ce que le chevalier Legge vous a déclaré relativement aux troupes russiennes, selon le rapport que mon ministre de Mardefeld m'en a fait,2 cependant, comme je viens d'apprendre par des lettres qui me sont venues de Vienne que lesdites troupes resteront en Moravie et en Bohême pendant toute cette année et même pendant tout l'hiver qui vient, je veux bien que vous cherchiez encore une occasion convenable pour sonder là-dessus le chevalier Legge et pour vous éclaircir avec lui sur le but véritable qu'on a eu gardant si longtemps lesdites troupes en Allemagne. Vous lui insinuerez que, quoique je voulusse bien me persuader que cela ne me regarderait en aucune manière, c'était cependant une chose si extraordinaire, en toutes ses circonstances, qui méritait assez mon attention et dont je souhaiterais fort d'avoir des explications. J'attends la réponse qu'on vous fera là-dessus.

Federic.

Nach dem Concept.



1 Mardefeld war am 24. Juni von einem Schlaganfall getroffen worden; an demselben Tage kehrte Graf Podewils von dem ihm aus Gesundheitsrücksichten bewilligten Urlaube nach Berlin zurück, um die Leitung des auswärtigen Dienstes zu übernehmen.

2 Legge hatte Andrié in einen Erlass seines Hofes Einsicht nehmen lassen, der den Passus enthielt: „Vous employerez les assurances les plus positives et précises pour ôter tout l'ombrage au roi de Prusse, tant sur la marche des troupes russiennes en Allemagne que sur leur retour“ etc. (Bericht Andrié's an Mardefeld, 24. Juni.) Vergl. Nr. 3125.