<182> procurât du moins à ladite Reine ma garantie de la Pragmatique Sanction. Wasner, pour fin et rusé qu'il est, et voyant plus loin que le duc de Newcastle, lui aura apparemment fait donner dans le panneau, en l'embarquant dans cette affaire, sans qu'il en ait suffisamment pu approfondir les conséquences. Après tout, l'Angleterre m'a bien l'air de vouloir faire garantir la Sanction Pragmatique à la maison d'Autriche par tous les princes de l'Allemagne, et qu'ensuite elle tâchera de former une Association entre ces dits princes dans l'Empire. Dieu sait ce qu'elle compte faire de plus encore pour continuer son ancien système. Je soupçonne, en attendant, que, pour donner du poids à l'exécution de ses vues, elle est d'accord à faire avancer les Russes dans l'Empire. Toutes les circonstances que je viens de vous exposer ci-dessus, doivent vous servir à faire vos recherches pour y pouvoir répandre plus de lumière.

Le baron de Beckers, ministre de la cour palatine, va partir de Berlin en qualité de ministre de l'Électeur palatin à la cour où vous êtes. Comme c'est un homme de mérite et d'esprit, qui d'ailleurs a toujours fait paraître de très bons sentiments à mon égard, je veux que vous vous conduisiez et concertiez confidemment avec lui, n'étant point douteux que, en vous communiquant de la sorte réciproquement vos lumières, vous ne dussiez vous mettre au fait du vrai des affaires. C'est, au reste, à dessein que j'ai écrit en clair le post-scriptum dont vous parlez dans votre dépêche immédiate,1 ayant suffisamment remarqué qu'on continuait à ouvrir constamment vos lettres. Quant aux avis que j'attends de vous sur l'état des finances de l'Impératrice-Reine, il ne m'importe guère que je les aie huit ou quinze jours plus tôt ou plus tard, pourvu qu'ils soient fondés et exacts au possible.

Federic.

Nach dem Concept.


3169. AU CHAMBELLAN D'AMMON A AIX-LA-CHAPELLE.

Potsdam, 23 juillet 1748.

J'approuve fort que, selon votre dépêche du 16 de ce mois, vous n'ayez point fait au comte de Saint-Séverin ces insinuations sur la continuation de la marche des Russes qui, par quelques rescrits2 à ce sujet, vous avaient été enjoint de lui faire, mais que plutôt vous vous en soyez tenu là-dessus à mes ordres immédiats.

Je veux et je vous recommande en conséquence que vous vous donniez bien de la garde de ne faire aucunes insinuations ni de rien proférer sans être muni d'ordres spéciaux de ma part, pour éviter par là qu'on n'ait la moindre prise sur vous et qu'au moyen d'une mauvaise interprétation de vos paroles on ne vienne à me donner le chagrin de me reprocher que je ne tâchais que d'attiser et de souffler même au feu qu'on était après à éteindre. Vous devez donc vous observer vous-



1 Es handelt sich um den eigenhändigen Zusatz des Königs zu Nr. 3114 S. 142.

2 Erlasse aus dem Ministerium.