<20> autrichiens ont reçu ordre de se tenir prêts pour se joindre aux 30,000 Russes, car c'est là un article que les Anglais se sont stipulé de la cour de Vienne, à l'instigation du duc de Cumberland, moyennant 50,000 livres sterling d'augmentation de subsides que la nation anglaise promet de payer à ladite cour, à condition néanmoins que toutes ces troupes ensemble seraient employées aux Pays-Bas.

Il n'est pas à craindre d'ailleurs jusqu'à présent que l'Empire assemble une armée, pareille affaire ne pouvant se résoudre avant que d'être proposée à la Diète de l'Empire, où elle ne manquerait, en ce cas, de rencontrer beaucoup de difficultés.

Quant au séjour que les troupes auxiliaires russes feront en Bohême, vous n'en sauriez bonnement douter: comment voudriez-vous qu'elles fissent une marche de près de quatre cent lieues sans se reposer aucune part? Or, si elles prétendaient le faire en Pologne, on ne manquerait d'y en jeter de hauts cris, tout ainsi que si elles comptaient de s'arrêter sur le territoire de l'Empire. Il faudra donc de nécessité que ce soient les alliés des Russes qui leur assignent ces quartiers, et il est fort à présumer que ce sera en Bohême qu'ils les leur donneront.

Au reste, je ne m'étonne aucunement de ce que les bruits ridicules qui s'étaient répandus sur les mouvements que je faisais faire à mes troupes et sur les desseins et vues qu'on m'attribuait, viennent à cesser; les présomptions sur lesquelles ils se fondaient étaient trop vagues et les dispositions qu'on me supposait étaient trop chimériques pour qu'ils auraient pu se soutenir. En attendant, je suis bien aise que le général Bernes ait eu assez de discrétion pour ne pas y ajouter foi à la légère ; je ne l'en estime que davantage, pouvant compter par cet endroit sur ses bonnes intentions de ne pas vouloir commettre les deux cours sans rime et sans raison.

Federic.

Nach dem Concept.


2914. AU CHAMBELLAN D'AMMON A LA HAYE.

Berlin, 29 janvier 1748.

J'ai été bien aise d'apprendre, par le contenu du post-scriptum de votre relation du 23 de ce mois, les sentiments favorables et pleins de modération que le prince d'Orange a pour moi; aussi mon intention est-elle que vous fassiez tout ce qui dépendra de vous pour y retenir ledit Prince, et vous lui donnerez à connaître, par un compliment des plus polis et obligeants de ma part, l'amitié et l'estime invariables que je me sentais pour lui, en ajoutant que pour ce qui était de la réponse de la cour de Londres au sujet de la déclaration à me faire sur la destination des troupes russes, j'avais mes raisons pour croire qu'il n'y en aurait point du tout ou que du moins elle ne serait que déclinatoire; que cependant je m'en tenais volontiers aux assurances que lui, le prince d'Orange, pour digne et honnête homme que je le connaissais, sur les