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3202. AU CHAMBELLAN D'AMMON A AIX-LA-CHAPELLE.

Charlottenbourg, 12 août 1748.

J'ai ordonné au département des affaires étrangères de vous instruire de quelle façon vous avez à vous conduire avec et envers le sieur Robinson.1 Je veux bien néanmoins vous dire encore que, quoique vous deviez vous tenir clos et boutonné envers lui, vous deviez d'un autre côté ne lui manquer d'aucune politesse de votre part. Je vous réitère en général à cette occasion pour votre direction que vous soyez tellement sur vos gardes et mesuriez ainsi toutes vos paroles qu'on ne puisse m'imputer avec la moindre ombre d'apparence que je faisais parler de l'un à l'autre pour souffler le feu et les animer entre eux, mais que vous deviez uniquement vous attacher à ce qui concerne immédiatement mes intérêts, qui seuls doivent fixer votre entière attention.

Federic.

Nach dem Concept.


3203. AU MINISTRE D'ÉTAT COMTE DE PODEWILS, ENVOYÉ EXTRAORDINAIRE, A VIENNE.

Charlottenbourg, 12 août 1748.

Vos dépêches du 3 de ce mois me sont bien parvenues. Mes dernières lettres d'Angleterre et de Hollande disent que les troupes auxiliaires russiennes recevraient ordre de rebrousser incontinent chemin en Russie, de sorte qu'il se pourrait qu'elles n'eussent point de quartiers d'hiver en Bohême. Pour ce qui regarde les affaires de l'Empire, j'ai mes bonnes raisons à croire que le principal objet que les cours de Vienne et d'Hanovre se sont proposé de négocier et d'établir présentement avec l'Empire, roule principalement sur la garantie de la Pragmatique dans sa totalité. Je serai d'autant moins à portée d'y mettre empêchement, que la France elle-même, par les préliminaires de paix, où cette couronne a stipulé ladite garantie en faveur de la reine de Hongrie, en a donné l'exemple à la plupart des puissances, de façon que je serai peut-être unique à n'y point consentir, sans tâcher auparavant d'y apporter quelques restrictions et modifications.

Au reste, on a voulu m'assurer que les États de la reine de Hongrie ne s'opposeraient pas bien fort au projet que cette Princesse a fait dresser pour le nouvel arrangement dans ses finances, mais qu'ils tâcheraient surtout d'apporter tant d'obstacles à son exécution que la cour de Vienne se désisterait enfin d'elle-même, par les dégoûts qu'ils lui feraient naître, de le pousser jusqu'à la perfection.

Federic.

Nach dem Concept.



1 Ein Schreiben Eichel's an Vockerodt enthält nur die Weisung, Ammon „von der bevorstehenden Ankunft des Robinson zu Aachen und von dem so er dieses Mannes halber etwa zu wissen nöthig habe“ in Kenntniss zu setzen.