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3220. AU CHAMBELLAN D'AMMON A ALX-LA-CHAPELLE.

Potsdam, 24 août 1748.

Dès que la France n'a point fait difficulté de condescendre aux dispositions faites pour le rétablissement de la paix dont vous faites mention dans votre post-scriptum du 16 de ce mois, je me crois aussi de mon côté des plus fondés à y entendre également. Je ne hasarde rien d'ailleurs, en accédant au traité définitif de paix par un acte formel, par la raison que la France y a donné occasion elle-même. Je suppose donc qu'elle l'a bien voulu ainsi et que par conséquent elle ne pourra jamais m'en faire des reproches. Au reste, vous m'enverrez encore jusqu'à vingt exemplaires du livre que vous m'avez fait parvenir avec votre dépêche du 16 de ce mois, et vous y ajouterez le compte de la dépense que vous aurez faite à cet égard.

Federic.

Nach dem Concept.


3221. AU CONSEILLER BARON LE CHAMBRIER A PARIS.

Potsdam, 24 août 1748.

J'ai reçu votre dépêche du 12 de ce mois. La France ne se propose, à l'heure qu'il est, qu'un seul point, qui est la paix présente. Si cependant elle venait à considérer toutes les brigues et alliances que la cour de Vienne et l'Angleterre font et méditent actuellement contre elle, elle ne serait pas longtemps sans s'apercevoir que l'Angleterre ne pense pas aussi bien à son égard qu'elle, la France, peut s'en flatter. En un mot, plus j'examine la paix d'aujourd'hui, plus elle me paraît plâtrée et de peu de consistance, laquelle réflexion je ne vous fais toutefois qu'uniquement pour votre direction seule.

Federic.

Nach dem Concept.


3222. AU MINISTRE D'ÉTAT COMTE DE PODEWILS, ENVOYÉ EXTRAORDINAIRE, A VIENNE.

Potsdam, 24 août 1748.

J'ai reçu votre dépêche du 14 de ce mois. L'affaire de la garantie de l'Empire de la Sanction Pragmatique est de nature que je n'y pourrai pas aussi facilement mettre empêchement, principalement par la raison que la France a eu assez de faiblesse de permettre et d'agréer des conditions dans le traité de paix définitif qui m'obligent à accéder à ce traité, dont la garantie de la Pragmatique Sanction fait partie.

Je communiquerai au duc de Gotha vos idées sur l'affaire de la tutelle de Weimar;1 il ne sera toutefois pas aussi aisé que vous paraissez vous l'imaginer de concilier, sur cette tutelle, des Princes qui en pensent



1 Vergl. S. 193.