<227> Sanction Pragmatique qu'on me demande, je me tiens à ce que j'ai fait répondre au sieur Legge à ce sujet,1 et qu'il faudra que celle de l'Empire sur la paix de Dresde que l'Impératrice-Reine s'est engagée de me procurer, soit préalablement réglée, avant que je puisse me déclarer sur celle de la Sanction Pragmatique.

Les avis qui vous ont été donnés par rapport à la roideur de la cour de Vienne pour empêcher la conclusion du traité définitif, et de ce que malgré cela la France tenait ferme, sont fondés et conviennent parfaitement avec ce que j'en apprends d'autre part; mais ce qui me surprend le plus, c'est la duplicité de la cour de Dresde, qui fait négocier à Hanovre, selon votre rapport, par son ministre, le comte Flemming, pour entrer dans les vues du roi d'Angleterre, en même temps qu'elle chipote avec la cour de France, comme j'en suis bien informé, pour s'accrocher à celle-ci.

Federic.

Nach dem Concept.


3241. AU CONSEILLER PRIVÉ DE LÉGATION DE VOSS A VARSOVIE.

Breslau, 6 septembre 1748.

J'ai reçu, pendant mon séjour en Silésie, vos dépêches des 24, 28 et 31 du mois d'août dernier. Quant aux troupes auxiliaires russiennes, je veux bien vous dire que selon toutes les apparences lesdites troupes hiverneront en Bohême ou bien qu'elles retourneront tout droit en Russie, car la convention qui a été signée le 2 d'août dernier à Aix-la-Chapelle par les ministres de France et ceux des Puissances maritimes sur la rétrogradation de ces troupes russiennes,2 ne laisse aucun doute à cet égard, y ayant été stipulé expressément que les troupes en question n'entreraient point au service d'une autre puissance quelle qu'elle pût être, sur leur retour et pendant qu'elles se trouveraient à la solde des Puissances maritimes, et qu'elles ne pourraient encore moins être employées de façon que ce soit contre la France ou les alliés de cette dernière.

Si après cela la cour où vous êtes pense en imposer par des menaces à la Pologne au moyen de ces Russes, ce n'est en effet qu'illusion toute pure, pour intimider la nation polonaise, afin de les faire entrer dans ses vues, mais qui, après tout, n'aboutira à rien, pour produire quelque chose d'efficace en faveur de la cour de Dresde.

Les vues d'ailleurs que peut s'être formées la cour où vous êtes pour transmettre un jour au prince Xavier la succession au trône de la Pologne,3 sont des plus vagues et incertaines; elles ne manqueront sans doute pas à coup sûr de rencontrer beaucoup d'obstacles pour leur exécution, qui selon les conjonctures du temps trouveront une issue favorable ou seront absolument insurmontables.



1 Vergl. S. 214. 225.

2 Vergl. S. 220.

3 Vergl. Bd. IV, 210; Bd. V, 569.