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reconnaître mon frère Xavier pour lui succéder un jour pour être roi de Pologne, et cette affaire donnera à mon père bien de l'embarras.« Madame Adélaïde a rapporté ce discours à la Reine sa mère; laquelle l'ayant dit peu de temps après au roi Stanislas, son père, c'est par le canal de ce dernier que je l'ai appris. Tout ce qui touche la Pologne, remue toujours ce Prince; il ne peut point l'oublier; il serait très fâché que la couronne de Pologne devînt héréditaire dans la maison de Saxe.“

de l'anecdote que vous m'y rapportez. N'étant cependant point possible que vous jugiez là où vous êtes de la propre constitution des affaires de Pologne et du pied sur lequel elles sont montées à l'heure qu'il est, comme l'on se trouve à portée de le faire ici, je veux bien vous dire sur cela pour votre direction que, quoiqu'il soit constant que ce soit le projet du roi de Pologne de vouloir ainsi disposer les choses en Pologne, pour pouvoir espérer d en transmettre un jour la couronne à son fils, le pnnce Xavier, que, premièrement, le roi de Pologne manquant d'argent — point essentiel pour faire quelque chose d'efficace en Pologne — et, en second lieu, la famille des Czartoryski, qui est toute puissante en Pologne, y briguant pour elle même la succession après la mort du Roi et y étant favorisée par la Russie, sans compter les bruits scandaleux qui courent que le comte Brühl est vendu sous main à cette famille — que le roi de Pologne, dis-je, se trouve infiniment éloigné par là de pouvoir se flatter avec fondement d'atteindre au but qu'il s'est proposé, de faire échoir un jour la succession en Pologne à son fils, le prince Xavier.

Federic.

Nach dem Concept.


3262. AU CONSEILLER PRIVÉ DE GUERRE DE KLINGGRÆFFEN A HANOVRE.

Potsdam, 24 septembre 1748.

J'ai reçu votre dépêche du 19 de ce mois. Il ne me reste point de doute sur la réalité de l'avis que vous m'y donnez, que l'impératrice de Russie souhaitait que ses troupes hivernassent en Bohême, la même chose m'ayant été mandée d'ailleurs; mais comme je m'étais imaginé qu'en conséquence de la convention signée à Aix-la-Chapelle entre les ministres de France et d'Angleterre, il aurait fallu que ces Russes rétrogradassent en Livonie, je serais assez curieux de savoir de quel œil la France le regardera, si, nonobstant de ladite convention, ils restent en Bohême pour y passer les mois d'hiver. Ce qu'il y a de certain, c'est que les Anglais se trouveront embarrassés tant du côté de la Russie que de celui de la France.

Au reste, je vous dirai en confidence et pour votre direction seule, afin de vous mettre à même d'en approfondir sous main la vérité là où vous êtes, qu'il m'est revenu de bon lieu que les ministres de France ont déclaré à ceux d'Angleterre à Aix-la-Chapelle que, si à la