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ici que Votre Majesté faisait tout ce qu'Elle pouvait, pour jeter la France dans de nouveaux embarras, en flattant les ennemis de la France, qui sont ceux de Votre Majesté, de prendre avec eux des liaisons contre la France; que lui, Puyzieulx, avait toujours rejeté ces insinuations comme fausses et controuvées, et que le Roi son maître ne ferait jamais rien contre Votre Majesté, si Elle ne lui en donnait un motif si fort que Sa Majesté Très Chrétienne ne pût pas révoquer en doute les sentiments de Votre Majesté contre elle, mais que le roi de France était bien éloigné de penser qu'il puisse jamais se trouver dans ce cas.“

s'être pris à tâche de suggérer au marquis de Puyzieulx et aux autres ministres français des pauvretés contre moi, mon intention est que vous disiez naïvement, quoique d'ailleurs de bonne grâce et sans la moindre aigreur, au marquis de Puyzieulx que, s'il voulait bien réfléchir un moment sur moi et la conduite que j'avais tenue jusqu'à présent, il trouverait que cette conduite n'avait été ni insensée ni irraisonnable; que, s'il en était d'accord, il me donnât seulement une raison à demi valable qui dût m'engager d'exciter les Autrichiens et les Anglais contre la France, et qu'il voulût considérer s'il y aurait du gain pour moi que de faire cause commune avec eux contre la France. Que si mon système ne différait de celui de l'Autriche et de l'Angleterre que dans un seul article, il serait peut-être assez difficile de l'ajuster à notre mutuelle satisfaction et nous réunir en conséquence; qu'à beaucoup plus forte raison, y ayant tant de points sur lesquels nous différions et qui se trouvaient diamétralement en opposition, lesquels ainsi il était absolument impraticable de concilier ensemble, lui, marquis de Puyzieulx, serait obligé d'avouer lui-même que ces insinuations dont vous me faites votre rapport, qui lui avaient été faites sur mon chapitre, ne pouvaient avoir été produites que par des gens dévoués ou à la Saxe ou à l'Autriche ou bien au gouvernement d'Hanovre; qu'il m'était constant que ces sortes de mensonges ne prendraient point fin si tôt, par la connaissance que j'avais qu'un de leurs principaux projets était de me brouiller avec la France, ou même, s'il était possible, de me séparer entièrement d'avec cette France.

Que je le priais, lui, marquis de Puyzieulx, de prendre mieux connaissance de mes intérêts, en ne réfléchissant pas uniquement sur la Silésie, mais aussi sur l'alliance dans laquelle je me trouvais, conjointement avec la France, avec la Suède, sur la mésintelligence qui subsistait entre moi et la Russie, sur les différents démêlés que j'avais avec l'Hanovre, sur la désunion qui régnait constamment entre moi et la Saxe — qu'il voulut considérer, enfin, que des puissances limitrophes entre elles s'accordaient rarement, et qu'il conclurait de tout cela que ces insinuations qu'on faisait à la France pour me desservir auprès d'elle, n'avaient pour but que d'engendrer des méfiances et de me commettre avec elle, et que, encore une fois, le jeu de ces gens tendait simplement à profiter de toutes les occasions, pour me brouiller et me mettre mal avec la France.

Concernant la garantie de la Sanction Pragmatique, vous direz au marquis de Puyzieulx de ma part que je tâcherais de l'éviter autant