<257> vous approfondirez en même temps sa façon de penser là-dessus, et vous m'en ferez ensuite votre rapport.

Federic.

Nach dem Concept.


3286. AU CONSEILLER PRIVÉ DE LÉGATION DE ROHD A STOCKHOLM.

Potsdam,5 octobre 1748.

Dans la supposition que le secrétaire Diestel sera arrivé auprès de vous et qu'il vous aura rendu ce que je lui ai confié, je veux bien vous dire sur votre dépêche du 24 de septembre dernier que je trouve qu'on ne saurait actuellement mieux faire en Suède que d'y avoir pris la résolution, en cas de décès du roi de Suède, de ne point tant vouloir s'appliquer à y introduire la souveraineté, que de modifier en quelque façon la forme présente du gouvernement en faveur du Prince-Successeur. Il serait toutefois à considérer encore là-dessus que

1° La Russie est déterminée de ne point permettre le moindre changement dans cette même forme de gouvernement.

2° Que, si la Russie était actuellement intentionnée de rompre avec la Suède, elle n'y aurait jamais pu trouver une occasion plus favorable que celle d'à présent, tant à cause de son alliance que par les avantages où elle se voit déjà par sa situation en Finlande.

3° Que, quand bien de le roi de Suède mourrait avant le retour du corps des troupes auxiliaires russiennes, la Russie ne laisserait nonobstant de cela de pouvoir amasser autant de troupes qu'il lui en faudrait pour donner bien du fil à retordre aux Suédois, surtout pouvant compter d'être secourue du Danemark pour l'exécution de ses desseins; et

4° Que, quand même le roi de Suède décéderait pendant que les circonstances seraient des plus favorables pour la Suède, il n'en serait pas moins absolument impossible au Prince-Successeur, fût-il un second Alexandre, que pendant l'espace de trois mois il disciplinât l'armée, remît en état de bonne défense les forteresses, rétablît la flotte, et que, par dessus de tout cela, il amassât les sommes nécessaires pour résister à la puissance formidable, par son union, de la Russie et du Danemark.

Par tant, je conseille constamment à la Suède de s'abstenir de tout ce qui de façon ou d'autre pourrait donner occasion à une nouvelle guerre, qui n'aurait, selon toutes les apparences, que des suites malheureuses pour elle. Que la Suède réfléchisse en tout cas, si nonobstant de toutes les représentations que je puis lui faire, elle veut se plonger dans une guerre malheureuse, que, cette guerre une fois commencée, il pourrait être trop tard ensuite pour la faire cesser selon son bon plaisir. Qu'on considère en même temps que par la guerre on peut précipiter sa ruine tout ainsi que se conserver, et qu'il n'y a rien de plus dangereux au monde qu'un zèle immodéré et hors de saison, pour gâter une