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3291. A LA PRINCESSE ROYALE DE SUÈDE A STOCKHOLM.

[Potsdam, 8 octobre 1748].

Ce n'est point pour la Suède que je crains; vous triompherez facilement des cabales internes; mais j'appréhende la Russie et le Danemark qui se sont ligués ensemble et qui ont formé des projets pour empêcher le changement de gouvernement en Suède. Ainsi, si je vous conseille de temporiser, c'est pour vous empêcher de vous attirer mal à propos une guerre sur le corps; je dis mal à propos, à cause que les finances de la Suède ne sont pas assez fortes pour fournir à d'aussi grandes dépenses, et parceque votre militaire est encore bien loin de ce qu'il devrait être, et que vous n'avez absolument pas un bon général auquel vous puissiez confier la conduite d'une armée. Ainsi, tant que les finances et le militaire ne seront point arrangés comme ils doivent l'être, il faudra cacher vos desseins, et ne les manifester à vos voisins que du moment que vous vous sentirez les reins assez forts.

Federic.

Nach dem eigenhändigen Concept. Das Datum ergiebt die Antwort, Stockholm 8. November.


3292. AU MINISTRE D'ÉTAT COMTE DE FINCKENSTEIN A SAINT-PÉTERSBOURG.

Potsdam, 10 octobre 1748.

Il m'importe peu, à en parler naturellement, que le voyage de l'Impératrice en Moscovie, qui fait en partie le sujet de votre dépêche du 24 de septembre dernier, ait lieu ou non; car que cette Princesse aille en Moscovie ou qu'elle reste à Pétersbourg, il n'en résultera rien de nouveau pour apporter quelque changement aux affaires, de sorte qu'il m'est assez indifférent pour le présent quelle résolution elle prenne làdessus. Je ne suis, au reste, pas tout-à-fait sans appréhension que les Suédois ne poussent après la mort de leur roi les affaires plus loin qu'il ne serait prudent de le faire et qu'on ne se le souhaiterait, et je suis en quelque manière en peine qu'il en résulte une guerre.

Federic.

Nach dem Concept.


3293. AN DEN ETATSMINISTER GRAF PODEWILS IN BERLIN.

Potsdam, 10. October 1748.

…„Da nunmehro Sr. Königl. Majestät die Dépêche des Herrn von Ammon, mit welcher er die Copei des Projet du Traité définitif eingesandt hat, zugekommen ist, so habe ich beides auf auergnädigsten Befehl an Ew. Excellenz senden und dabei melden sollen, wie gedachtes Projet bei den Acten des Geheimen Archives verwahrlich bleiben, dem Herrn von Ammon aber nächstens dahin geantwortet werden sollte, dass