<277>grès général dont l'idée est venue au comte Tessin, à ce que je vous en ai dit par ma dépêche du dernier ordinaire, et je suis toujours d'opinion que la poursuite de cette idée serait non seulement souverainement nuisible aux intérêts de la Suède, mais même outre cela impraticable pour être mise en exécution. Il me revient fort, au reste, qu'on veuille continuer en Suède de travailler sur le même plan qu'on a suivi depuis la dernière Diète, et je suis tout persuadé que, si en cas de mort du Roi on ne veut pas se prendre à tâche en Suède d'y faire des changements ou des innovations à la forme présente du gouvernement, on n'y aura absolument rien à craindre ni de la part de la Russie ni de celle du Danemark; tout ainsi que, si l'on y entreprenait quelque chose de pareil, il en résulterait inévitablement de grands troubles, qui pourraient avoir des suites extrêmement scabreuses et dangereuses pour la Suède.

Federic.

Nach dem Concept.


3321. AU CONSEILLER BARON LE CHAMBRIER A PARIS.

Potsdam, 2 novembre 1748.

J'ai reçu vos deux dépêches du 18 et du 20 d'octobre dernier. B est raisonnablement à croire qu'au bout du compte la France aussi bien que l'Angleterre seront bien aises de se tenir d'abord tranquilles, pour tâcher de se remettre ainsi de l'affaiblissement dans lequel elles se trouvent. L'Angleterre néanmoins, à ce qu'il me revient de différents endroits, doit réellement être plus épuisée que ne l'est la France, de sorte qu'il lui faudra peut-être dix ou douze années de temps avant qu'elle puisse penser à de nouvelles entreprises. C'est aussi par cette considération, dit-on, qu'elle doit être intentionnée de ne point pousser davantage, après que ses quatre années de permission se trouveront être finies,1 l'affaire concernant son traité d'Assiento avec l'Espagne. La reine de Hongrie et le roi de Sardaigne sont toutefois les deux puissances qui restent les moins édifiées du traité définitif de paix, signé en dernier lieu à Aix-la-Chapelle.

Les circonstances dans lesquelles se trouvent présentement les affaires de la Suède, ont été un peu outrées, là où vous êtes, par le ministre de Suède.2 Il n'est ni probable ni à croire que la Russie ou le Danemark voulussent après la mort du roi de Suède former des entreprises contre la succession une fois établie en Suède en faveur du Prince-Successeur; mais bien il ne serait point douteux que, si après la mort du Roi on pouvait être intentionné en Suède de ne point vouloir s'y tenir simplement à l'acte du couronnement du Prince-Successeur, mais qu'on voulût dans un même instant y changer ou innover la présente forme du gouvernement, il ne serait point douteux en ce cas, dis-je, qu'il en ré-



1 Vergl. S. 240.

2 Scheffer.