<278>sulterait des divisions entre les États de ce royaume, dont le parti opposé réclamerait l'assistance de la Russie, qui pour lors se prévaudrait à coup sûr de pareille occurrence pour en prendre occasion d'agir, conjointement avec le Danemark, contre la Suède. Les Suédois sauront cependant y mettre obstacle et empêcher même que cela n'arrive, pourvu qu'ils se conduisent sagement après la mort de leur Roi et ne touchent absolument point à la forme présente de leur gouvernement, mais qu'ils y laissent tout sur l'ancien pied, au moins jusqu'à ce que les conjonctures leur soient plus favorables qu'elles ne le sont à l'heure présente.

Federic.

Nach dem Concept.


3322. AU CHAMBELLAN D'AMMON A AIX-LA-CHAPELLE.

Potsdam, 2 novembre 1748.

J'ai reçu votre dépêche du 25 d'octobre dernier. Vous vous arrêterez encore à Aix-la-Chapelle pour observer tout ce qui pourra y survenir de nouveau jusqu'à l'arrivée et l'échange des ratifications du traité définitif de paix des cours respectives, et ce ne sera qu'après cela que vous retournerez à votre poste à la Haye. Je veux bien, au reste, ne point révoquer en doute les propos que vous me marquez que le secrétaire de Suède vous a dit lui avoir été tenus par le comte de Saint-Séverin.1 Cependant je veux et je vous ordonne que, tout ainsi que vous deviez être poli et d'un caractère revenant et doux envers chacun, vous le soyez principalement à l'égard du comte de Saint-Séverin, afin que par vos bonnes manières et un grand savoir-vivre vous mettiez tous, tant qu'ils sont, dans l'impossibilité de pouvoir avec fondement se plaindre de vous ou de votre conduite.

Federic.

Nach dem Concept.


3323. AU SECRÉTAIRE VON DER HELLEN A VIENNE.

Potsdam, 2 novembre 1748.

J'ai reçu votre dépêche du 23 d'octobre dernier et je suis tout porté à croire que les chipoteries de la Saxe à la cour où vous êtes ont plus pour but l'affaire de la tutelle de Weimar qu'un dédommagement en argent pour la cour de Dresde, ce qui paraît d'autant moins croyable que les finances de la cour de Vienne et les projets du comte de Haugwitz ne se trouveront déjà que trop dérangés, si, selon qu'il



1 Saint-Séverin sollte sich gegen den schwedischen Legationssecretär Höpken darüber beklagt haben, dass man in Schweden und ebenso in Preussen an dem aachener Frieden allerhand auszusetzen finde. Ammon bemerkt dazu: „Je ne saurais mieux le [Saint-Séverin] comparer qu'à un auteur qui vient d'être sifflé pour une première comédie qu'il donne au public: il s'en prend à tout le monde.“