<283> ce qu'il pourra disposer ainsi, au gré de ses vues, des charges qui viendront à vaquer, sans craindre que le Roi y mette par lui aucun obstacle.

Federic.

Nach dem Concept.


3331. AU SECRÉTAIRE VON DER HELLEN A VIENNE.

Potsdam, 9 novembre 1748.

J'ai reçu votre dépêche du 30 d'octobre dernier. Vous démentirez hautement là où vous êtes, quand l'occasion se présentera pour le faire, les bruits qui y courent que je faisais assembler un corps de 60,000 hommes sur les frontières de Pologne pour soutenir les Polonais dans l'élection qu'ils pourraient faire d'un duc de Courlande,1 et vous ferez sentir que ces bruits pourraient bien être provenus d'un mésentendu, qui aurait sans doute été occasionné par le voyage que je méditais de faire, l'année qui vient, en Prusse, où je n'avais été passé les huit ans et où j'étais intentionné de voir en revue les régiments qui se trouvent en garnison dans les différentes places de cette province. Vous ne discontinuerez pas, au reste, de me faire vos fréquents rapports sur le prochain retour chez elles des troupes russiennes.

Federic.

Nach dem Concept.


3332. AU CONSEILLER PRIVÉ DE LÉGATION DE VOSS A VARSOVIE.

Potsdam, 9 novembre 1748.

A en juger par les circonstances que vous touchez dans votre dépêche du 30 d'octobre dernier, sur une Diète extraordinaire à tenir immédiatement après l'expiration de la présente Diète, je n'aurais pu faire mieux qu'en évitant toute dépense en argent pendant la tenue de cette dernière, et il sera toujours temps assez d'en dépenser pendant l'extraordinaire Diète en question, bien entendu que je visse qu'il en vaudrait alors la peine, et que l'intérêt de nos affaires le demandât ainsi. Je serais en attendant presque tenté de croire que les bruits qui ont couru jusqu'ici que le comte Brühl tâchait d'occuper le Roi son maître autant qu'il pouvait en Pologne, pour reculer le plus longtemps possible son retour en Saxe, afin de lui dérober d'autant mieux, de la sorte, la connaissance des grandes misères de cette Saxe et du manque excessif d'espèces qui y règne — quoique ce soit là une fausse politique du comte Brühl qui, pour plus longtemps qu'elle laissera ignorer au roi de Pologne le dérangement qui est dans ses finances, l'augmentera par là même de plus en plus — que ces bruits, dis-je, sont véritables et fondés. On attribue d'ailleurs au comte Brühl des vues selon lesquelles il tâche de devenir duc de Courlande ou du moins de s'établir ainsi en Pologne pour s'y faire une protection contre l'orage qui semblait le menacer. Vous ne manquerez d'en approfondir la vérité et de m'en



1 Vergl. S. 273.