<3> ou non. En attendant, je viens d'apprendre d'assez bon lieu que le total des revenus de l'Impératrice-Reine de ce qu'elle possède actuellement des provinces héréditaires, doit monter à dix-huit millions d'écus par an. C'est une chose incontestable que la marche des troupes russiennes aux Pays-Bas; il est à croire que la cour où vous êtes aurait bien voulu avoir ces troupes à sa disposition pour s'en servir au Rhin ou à la Moselle, mais la république de Hollande insiste à employer directement à sa propre défense un secours qui lui coûte si cher.

Je ne crois pas avoir donné lieu à la cour de Vienne de se plaindre de moi avec raison comme si je n'avais pas satisfait aux engagements de la paix de Dresde, mais c'est bien moi qui peux me plaindre de ladite cour de ce qu'elle a éludé jusqu'ici d'accomplir son engagement touchant la garantie de l'Empire à la paix de Dresde. Au surplus, vous pouvez compter que, si jamais l'envie prend à la cour de Vienne de m'attaquer, elle n'aura pas à espérer le moindre secours en argent de l'Angleterre, et que d'ailleurs mes mesures sont prises pour me défendre alors de façon que cette cour aura bientôt lieu de se repçntir de son entréprise. Au reste, comme je n'ai nulle envie de ravoir le nommé Janiszewski à mon service, vous n'avez qu'à le lui déclarer tout nettement.

Federic.

Nach dem Concept.


2888. AU CONSEILLER PRIVÉ DE GUERRE DE KLINGGRÆFFEN A DRESDE.

Berlin, 6 janvier 1748.

J'ai reçu votre dépêche du 2 de ce mois. Puisqu'il m'est revenu de fort bon lieu que le ministre de Sardaigne à Dresde, le comte Perron, doit avoir témoigné beaucoup d'inquiétude dans une conversation qu'il a eue avec un de ses confidents sur les bruits frivoles qui ont couru de nouveau ici, comme si je faisais effectivement des préparatifs pour attaquer de nouveau la reine de Hongrie et que je formerais trois ou quatre campements à cet égard sur différents lieux, je veux bien que vous deviez chercher un moment favorable pour insinuer naturellement et sans affectation audit comte de Perron que c'avait été le marquis de Valory qui avait su répandre adroitement ces bruits dans la ville, uniquement dans le dessein pour en imposer aux Autrichiens, afin que ceux-ci en prissent ombrage et gardassent quelques troupes dans leurs pays héréditaires, qu'ils auraient d'ailleurs envoyées aux Pays-Bas, mais que, dès que j'avais été instruit de cette manigance du marquis de Valory, je n'avais pas laissé de lui faire sentir l'irrégularité de son procédé. Vous ajouterez que, quant à vous, vous étiez persuadé et voudriez bien gager de votre tête que tout ce qui se répandait de pareils bruits était faux et controuvé, et que je ne me mêlerais point de querelles étrangères. Au surplus, vous tâcherez de faire bien