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3377. AU CONSEILLER PRIVÉ DE LÉGATION DE ROHD A STOCKHOLM.

Berlin, 13 décembre 1748.

J'ai reçu votre dépêche du 26 de novembre dernier, avec la copie du mémoire que la cour de Suède a fait présenter à celle de Copenhague.1 Vous insinuerez là-dessus au baron de Rudenschöld, aimablement et en grande confidence, qu'il me paraissait que le comte Tessin était par fois un peu trop prompt pour les résolutions dans les affaires, surtout dans les circonstances où se trouvait actuellement la Suède; qu'il ne me semblait point qu'il fût convenable que le comte Tessin fît du bruit contre le comte de Saint-Séverin pour une affaire dont, après tout, il ne saurait rien résulter; que je le priais ainsi sous main, lui, Rudenschöld, qu'il voulût tâcher de son côté de modérer cette fougue du comte Tessin, pour éviter des démarches qui ne sauraient absolument convenir aux intérêts de la Suède; que la Suède, selon moi, n'avait rien de plus convenable à faire présentement que d'en agir modérément, en se tenant serrée jusqu'à ce que les conjonctures changent, et alors elle serait peut-être à même de faire tout ce que bon lui semblerait.

Federic.

Nach dem Concept.


3378. AU SECRÉTAIRE HEUSINGER A COPENHAGUE.

Berlin, 13 décembre 1748.

J'ai trouvé votre dépêche du 3 de ce mois en général trop vague, et vous n'y avez point satisfait précisément à ce que je souhaitais savoir de vous; car, ma curiosité étant de vouloir être informé si une campagne que ferait le Danemark en Norvége, lui serait fort coûteuse,2 vous ne faites que battre la campagne là-dessus dans votre dite dépêche, sans vous y expliquer suffisamment. Vous auriez dû me rapporter positivement si la Norvége est en état de fournir par elle-même une armée danoise, et tout ce qui en dépend, de pain, de fourrages et d'autres denrées nécessaires, ou si le Danemark se verrait obligé d'y faire des transports de vivres, en cas qu'il y voulût faire subsister une armée pour y faire quelque campagne. Vous auriez dû me marquer à combien monte présentement en temps de paix en Norvége une ration, de même qu'une portion, à compter selon le pied que le Danemark fait subsister ses troupes, et le prix auquel pourraient aller ces dites portions et rations en temps de guerre. Vous me mandez d'ailleurs qu'en temps de guerre les milices qui sont en Norvége pourraient faire service; mais il est à savoir qu'ordinairement, dès qu'on emploie ces sortes de milices à des expéditions de guerre, elles sont payées sur le pied de troupes réglées,



1 Officielle Anfrage wegen der dänischen Kriegsvorbereitungen.

2 Vergl. Nr. 3317 S. 274.