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3382. AU MINISTRE D'ÉTAT COMTE DE PODEWILS, ENVOYÉ EXTRAORDINAIRE, A VIENNE.

Graf Otto Podewils berichtet, Wien 7. December, über seinen Empfang durch dten Kaiser und die Kaiserin nach der Rückkehr von seinem Urlaube: „Apres m'être acquitté des compliments de Votre Majesté, je lui dis [à l'Empereur] que je n'avais pas manqué de Lui rapporter les sentiments qu'à mon départ il m'avait témoignés à Son égard, qu'Elle en avait été charmée, et surtout de la cordialité avec laquelle il avait daigné me parler; qu'Elle le regardait comme le plus ferme appui de la bonne intelligence si heureusement rétablie entre les deux cours, et comme celui qui devait former le calus sur la plaie que les dernières guerres avaient frappée.“ Die Kaiserin hat dem Gesandten u. a. gesagt: „Qu'elle continuerait à contribuer de son côté tout ce qui pourrait servir à raffermissement de la bonne intelligence entre elles, et qu' il fallait travailler surtout à bannir toute défiance; à quoi elle ajouta en riant si je pouvais l'assurer qu'il n'y en eût plus là d'où je venais. Je lui répliquai que Votre Majesté m'avait paru Se reposer entièrement sur les assurances qu'elle Lui avait fait donner de son amitié. Je sais cependant, repritelle, que même le séjour que les troupes russiennes font dans mes Etats, a donne de l'ombrage, et qu'on a supposé bien des projets auxquels je n'ai pas pensé, puisque ce n'est uniquement que par amitié pour la Russie que je leur ai donné ces quartiers. Je lui répartis qu'il se pouvait qu'il y eut eu des gens qui en eussent pris de l'inquiétude, mais que Votre Majesté avait eu l'esprit fort en repos là-dessus, et qu'il était tout simple que des troupes après une si longue marche … eussent des quartiers pour se rafraîchir … Que je pouvais l'assurer que Votre Majesté avait la plus haute estime pour elle, et que dans les entretiens particuliers dont Elle m'avait honoré sur ce sujet, j'avais souvent désiré que Sa Majesté Impériale eût pu être présente pour entendre ces sentiments de Sa propre bouche. Elle répliqua qu'elle ne saurait prétendre que Votre Majesté eût de l'amitié pour elle, mais qu'Elle aurait tort de ne pas aimer l'Empereur, puisque ce Prince était sincèrement de

Berlin, 17 décembre 1748.

J'ai reçu votre dépêche du 7 de ce mois. Tout ce que vous me mandez avoir répondu tant à l'Empereur qu'à l'Impératrice sur leurs propos, qu'ils vous ont tenus dans l'audience qu'ils vous ont donnée, me revient assez pour que j'en sois satisfait, et je m'étonne comment on a pu insinuer à l'Impératrice que j'ai été ombragé de la présence des troupes russiennes en Bohême, vu surtout qu'en ce cas je n'aurais point manqué de prendre mes mesures sur un tout autre pied que cela ne s'est fait. Au reste, plus je pense et me mets au fait de l'affaire de la ligue dont je vous ai parlé à différentes reprises, et plus je trouve qu'elle ne saurait aboutir qu'à des mesures que peuvent avoir prises entre eux les Autrichiens, les Russes et les Saxons, en cas d'un changement dans la forme présente du gouvernement en Suède qu'ils craignent que les Suédois ne tâchent d'y introduire après la mort du Roi, et que ces dites puissances seront bien aises d'empêcher. Je voudrais cec pendant bien parier tout ce qu'on voudrait, que le roi d'Angleterre n'est point entré dans cette ligue. Quant aux Saxons, ils y sont comme des ombres qui réellement n'existent pas, ne pouvant, à cause de leur triste situation, n'y contribuer ni en bien ni en mal, et je me persuade en général que, pourvu que les Suédois se conduisent prudemment et avec circonspection, cet orage se dissipera sans de nouvelles brouilleries. Peut-être- aussi que des ré-