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Vous approfondirez d'ailleurs et me ferez savoir si le crédit du maréchal de Saxe à la cour où vous êtes est encore aussi grand qu'il l'était autrefois, ou s'il a baissé de depuis, de même si ses projets y sont encore suivis selon les vues dudit maréchal.

Je serais, aussi, curieux de savoir de vous si le parti saxon à la cour de France est encore bien fort, et que vous me mandiez si le ministère de France ne sent point que les conjonctures présentes de l'Europe doivent plutôt être envisagées comme un armistice que comme une paix, pendant que chacune des deux puissances qui en font les parties principales, savoir la France et l'Angleterre, font tout ce qu'elles peuvent pour se fortifier par des alliances, de sorte qu'on dirait qu'elles ne font que se préparer pour que, en cas d'un nouveau branle, chaque parti y puisse apporter ses plus grands efforts. Du moins est ce là ce qu'en donne à penser la conduite que tiennent l'Angleterre et l'Autriche. Je vous écris tout ce que dessus pour vous seul, et afin que vous m'en rapportiez confidemment vos idées.

Federic.

Nach dem Concept.


3388. AU CHAMBELLAN D'AMMON A AIX-LA-CHAPELLE.

Berlin, 21 décembre 1748.

Je veux que vous vous expliquiez ultérieurement sur ce que vous dites par votre dépêche du 13 de ce mois, que le prince d'Orange serait intentionné d'entretenir une armée de 60,000 hommes effectifs — si, dis-je, vous pensez que le Prince réussira dans son projet, ou si, en cas qu'il y eût du bruit à cette occasion, il se verra obligé par là d'abandonner ledit projet.

Federic.

Nach dem Concept.


3389. AU MINISTRE D'ÉTAT COMTE DE PODEWILS, ENVOYÉ EXTRAORDINAIRE, A VIENNE.

Potsdam, 24 décembre 1748.

Les lettres que j'ai eues de France, m'ont marqué la même chose qu'on vous a apprise par rapport au dessein secret qu'on attribue aux cours de Vienne et de Pétersbourg pour faire monter au trône de Pologne le prince Charles de Lorraine,1 lorsque celui-là viendrait à vaquer. L'on y dit encore qu'on croyait que la maison de Czartoryski se prêterait à ce dessein. Malgré tout cela, j'applaudis aux réflexions que vous faites sur ce prétendu projet, et je ne jurerais pas qu'il ne fût controuvé;2 mais quand même les deux cours en fussent effective-



1 Vergl. S. 316.

2 Graf Otto Podewils hatte in seinem Berichte vom 14. December u. A. die Vermuthung ausgesprochen „qu'on m'en ait fait donner l'avis tout exprès pour inquiéter Votre Majesté“ .