<333>quillité du Nord, dès que le roi de Suède aurait fermé les yeux, et que le bruit ne s'en renouvelait pas seulement, mais qu'on ajoutait encore que l'Impératrice-Reine ne pourrait se dispenser de fournir à la cour de Pétersbourg, en cas qu'elle fût mêlée dans la guerre, un corps de troupes auxiliaires pareil en nombre à celui que la Russie avait envoyé à son secours, et que l'on n'attendait que la mort du roi de Suède pour mettre en exécution les concerts dont on était convenu entre les deux cours impériales; qu'il y avait d'ailleurs des lettres des Pays-Bas qui assuraient que le duc de Cumberland irait à Hanovre, pour y résider en qualité de stathouder de cet électorat, et qu'on prétendait que le véritable motif en était que ce Prince soit plus à portée de profiter des troubles du Nord pour son élévation, si l'occasion s'en présentait. E est vrai que mes lettres de Russie ne sont point conformes à ce que mon dit ministre à Vienne me marque, puisque celles-là me disent qu'il ne s'agissait point aujourd'hui d'attaquer la Suède ou de renverser la succession y établie, et qu'à moins que les Suédois ne s'avisassent de faire quelque changement dans la forme présente du gouvernement, on ne les attaquerait pas pour autre chose.

Comme vous êtes sur des lieux où, par l'indiscrétion y établie dans les affaires publiques, l'on peut mieux les approfondir que partout ailleurs, ma volonté est que vous devez employer tout votre savoir-faire pour vous orienter sur tout ce que dessus, et que vous devez alors m'instruire de ce qui en peut être vrai ou non.

Federic.

Nach dem Concept.


3410. AU CONSEILLER BARON LE CHAMBRIER A PARIS.

Berlin, 4 janvier 1749.

Il m'a fait plaisir de voir, par votre dépêche du 23 du décembre dernier, qu'on a lieu d'espérer que les cours de France et d'Espagne vivront désormais dans cette union que leurs intérêts communs demandent, et que les ministres de France commencent à se dessiller les yeux sur la façon d'agir du ministère saxon et sur le peu de fond qu'ils y pourront jamais faire, aussi longtemps que le comte de Brühl gardera le maniement des affaires.

Au surplus, j'ai trouvé nécessaire de vous faire communiquer par une dépêche du département des affaires étrangères1 qui vous reviendra à la suite de celle-ci, ce qu'un ministre anglais, assez au fait du système présent de l'Angleterre, a bien voulu insinuer à quelqu'un des miens par rapport aux affaires de la Suède et concernant la façon de penser du ministère d'Angleterre à mon égard. Cependant, comme mon ministre à Vienne, le comte Podewils, vient de me mander que tout semblait à Vienne qu'on s'attendait à voir troublée la tranquillité du Nord, dès que le roi de Suède aurait fermé les yeux, que le bruit s'en renouvelait



1 Vergl. Nr. 3405.