<356> qu'à vous dire, sur celle que vous m'avez faite le 18 de ce mois, qu'il faut bien que la cour de Vienne se prête à tout ce que la France désire par rapport à l'accomplissement du dernier traité de paix, puisque sans cela la France arrêtera l'évacuation des places qui doivent revenir, aux Pays-Bas, à l'Impératrice-Reine. De plus, il n'y a pas lieu de s'étonner de ce que l'Empereur négocie sur son crédit autant d'argent qu'il peut trouver, puisque les sommes que l'on doit restituer aux Génois et qui, à ce qu'on m'a voulu assurer, montent à plusieurs millions, ne peuvent point s'acquitter des revenus ordinaires.

Au surplus, j'ai vu des lettres d'officiers russiens en Moravie par lesquelles ils mandent que les ordres leur sont venus pour marcher incessamment, et qu'ils doivent même marcher avec autant de diligence que la moindre de leurs marches doit être de trois milles par jour, et qu'il y en aura de quatre ou cinq milles.

Du reste, j'approuve parfaitement que vous me marquiez sans déguisement tout ce que vous entendez sur ce qui peut se rapporter à mes intérêts“, je veux même que vous continuiez de la sorte. Vous conviendrez cependant, aussi, qu'entre tant de choses qui vous en parviennent, il faut bien que vous discerniez celles qui peuvent être fondées, d'avec celles qui ont l'air d'être controuvées, que vous les pesiez au possible et que vous me marquiez votre sentiment là-dessus.

Federic.

Nach der Ausfertigung.


3446. AU CONSEILLER BARON LE CHAMBRIER A PARIS.

Berlin, 28 janvier 1749.

J'ai reçu votre dépêche du 17 de ce mois. Quant aux affaires de Suède, je ne saurais rien ajouter à tout ce que je vous ai dit à ce sujet par ma dépêche du 25 de ce mois et par celle que je vous fais faire aujourd'hui du département des affaires étrangères, ainsi qu'il ne me reste qu'à vous dire que ce que j'appréhende le plus, est que la cour de, France ne se laisse endormir par les fausses insinuations que les Anglais lui feront, et qu'elle reste dans l'indolence malgré tout ce qu'on lui dira sur les vastes desseins de l'Angleterre, de la Russie et des Autrichiens, jusqu'à ce que tout d'un coup un feu de guerre éclate dans le Nord dont on ne saura trouver plus des moyens alors de l'éteindre, et qui ne laissera pas d'embraser à la suite toute l'Europe.

Federic.

Nach dem Concept.


3447. AU CHAMBELLAN D'AMMON A LA HAYE.

Berlin, 28 janvier 1749.

La dépêche que vous m'avez faite du 21 de ce mois, m'a été rendue. Je veux bien croire que, par la fermentation qu'il y a à