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3453. AU CONSEILLER PRIVÉ DE LÉGATION DE ROHD A STOCKHOLM.

Potsdam, 4 février 1749.

J'ai reçu votre dépêche du 21 de janvier dernier et j'ai tout lieu passe sur les affaires les plus importantes, et qu'il voltige quasi d'une affaire à l'autre.

Il me semble que dans les circonstances critiques où sont à présent les affaires de la Suède, lui, comte Tessin, ne devrait se soucier guère des affaires de la Pologne, mais mettre plutôt toute son application pour concilier et mettre d'accord les États de la Suède, en réconciliant, autant qu'il serait possible, au Prince, successeur à la couronne de Suède, ceux dont on avait eu heu de se méfier jusqu'à présent, et avoir d'ailleurs son unique attention pour découvrir et faire échouer les trames et les intrigues dont le chancelier Bestushew voudra se servir à la Diète qu'on convoquera lorsque le cas de la mort du roi de Suède existera, et lesquelles on ne sera point en état de redresser alors, si l'on n'y met ordre avant que ces mauvaises pratiques puissent éclater.

Je ne vous marque ceci que pour votre direction seule et je veux que vous n'en fassiez aucun autre usage que celui que vous trouverez convenable.

Federic.

Nach dem Concept.


3454. AU CONSEILLER BARON LE CHAMBRIER A PARIS.

Potsdam, 4 février 1749.

Je viens de recevoir à la fois vos deux dépêches du 20 et du 24 de janvier dernier. Je ne m'étonne point que les Autrichiens, les Saxons et les Anglais me peignent à la France de la façon que le marquis de Puyzieulx vous l'a dit, pour me rendre suspect à la France; c'est, à en parler proprement, leur droit de jeu, et leur intérêt demande qu'ils agissent de la sorte. Je dois vous faire ressouvenir à cette occasion qu'il y a deux ans passés où je vous apprenais déjà, par une dépêche faite immédiatement de moi à vous,1 comment j'étais averti de très bonne main que, dans le système que la cour de Vienne s'était fait alors pour abattre la France et pour faire ce qu'elle voudrait, l'article principal était de tâcher par tous les moyens possibles de séparer la France de moi et de me rendre suspect à elle, et de se servir principalement de la cour de Dresde afin de parvenir à son but.

Vous direz ainsi au marquis de Puyzieulx de ma part que, si mes ennemis me peignaient avec des couleurs aussi noires qu'ils le faisaient à la France, ils n'agissaient qu'en conséquence de ce que leur intérêt demandait, puisqu'ils concevaient parfaitement bien que j'étais le seul



1 Siehe Bd. V, 452, Nr. 2728.