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3465. AU CONSEILLER PRIVÉ DE LÉGATION BARON DE GOLTZ A MOSCOU.

Potsdam, 11 février 1749.

J'ai reçu votre dépêche du 5 de janvier passé. Il ne faut point que les apparences selon lesquelles vous croyez qu'il n'y a pas à craindre des événements fâcheux après la mort du roi de Suède, vous endorment; au contraire, les nouvelles que je reçois presque de tous lieux, depuis que j'ai vous fait ma dépêche du 28 de décembre dernier, font unanimement mention d'un mystère d'iniquité entre les cours de Pétersbourg, de Vienne, de Londres et de Copenhague, prêt à éclore dès que le roi de Suède sera décédé. Il est sûr que les affaires du Nord deviennent de jour en jour plus. critiques, et il n'est plus douteux qu'il se négocie actuellement un traité entre la Russie, l'Angleterre et l'Autriche dans lequel ces puissances voudront faire entrer la république de Hollande, pour grossir d'autant plus leur parti. C'est pourquoi vous devez redoubler votre attention, afin de pénétrer autant qu'il vous sera possible tout ce manége-là et de pouvoir m'en faire vos rapports.

L'on vient de me mander de Vienne qu'il était échappé à un ministre de la reine de Hongrie de dire à quelqu'un que la Russie avait de grands griefs contre moi, qu'elle avait reçus dans ce dernier temps, et qu'on prétendait avoir fait de grandes découvertes dans les papiers de Lestocq.1 L'on assure d'ailleurs que, par un courrier arrivé depuis peu de Pétersbourg à la cour de Vienne, celle-ci avait reçu tous les papiers qu'on avait trouvés chez cet infortuné, avec les actes de son procès. Comme j'ai la conscience nette sur tous ces prétendus griefs, et que je n'ai d'ailleurs jamais entretenu aucune correspondance ni commerce avec l'infortuné Lestocq, mais que je ne puis pas savoir si peut-être feu baron de Mardefeld a entretenu avec lui une correspondance particulière, vous devez demander en mon nom au sieur Warendorff ce qu'il en sait, ou si peut-être feu baron Mardefeld a communiqué à Lestocq quelques papiers de conséquence, soit pendant qu'il a été encore à Pétersbourg, soit après son départ à Berlin. Comme il m'intéresse que le sieur Warendorff s'ouvre fidèlement là-dessus envers vous, vous ne laisserez pas de me faire un rapport bien exact et soigneusement chiffré de tout ce qu'il vous aura dit à cet égard.

Federic.

Nach dem Concept.


3466. AU CONSEILLER PRIVÉ DE LÉGATION DE ROHD A STOCKHOLM.

Potsdam, 11 février 1749.

Votre dépêche du 28 de janvier dernier m'est bien parvenue, à laquelle je vous dirai qu'il faudra réfléchir principalement sur la manière



1 Vergl. S. 308 Anm. 2; 379.