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Au surplus, je dois vous faire ressouvenir que je vous ai parlé avant votre dernier départ de Berlin d'un certain homme de chambre dont le sieur Andrié vous a dit le nom. Je crois qu'il serait convenable que vous tâchiez à vous rendre confident cet homme-là, afin de tirer peut-être de lui quelques lumières; je crois d'ailleurs que vous ferez bien de chercher des connaissances parmi le parti contraire à la cour, s'il y a moyen de vous orienter par eux sur les intentions secrètes de la cour.

Je dois encore vous avertir qu'il ne se passe présentement aucune semaine sans qu'il ne passe par Berlin des courriers qui vont à Londres et reviennent en Russie, et comme je sais que de pareils envois ne discontinuent pas entre la cour de Russie et celle de Vienne, comme aussi celle de Danemark, c'est une marque évidente qu'il se traite entre ces cours-là des choses de la dernière conséquence.

Federic.

Nach dem Concept. Der letzte Absatz nur in der chiffrirten Ausfertigung.


3493. AU CHAMBELLAN D'AMMON A LA HAYE.

Potsdam, 25 février 1749.

J'ai reçu votre dépêche du 18 de ce mois. Quelques bonnes raisons que puissent avoir ceux dont vous dites qu'ils sont de l'opinion que Talliance qui se négocie entre l'Angleterre et les deux cours impériales n'a aucun but offensif et que les nuages qui se sont élevés dans le Nord se dissiperont d'eux-même, cependant — comme je suis trop intéressé là dedans et que les démonstrations guerrières de la Russie, de la cour de Vienne et du Danemark, de même que la froideur affectée de la cour de Londres lorsqu'on se veut expliquer avec un de ses ministres sur les affaires de la Suède,1 ne laissent pas que de donner beaucoup à penser, ainsi que je saurais pas me fier aux seules apparences — vous devez être bien à guet sur toutes ces affaires-là et tâcher, par tous les moyens possibles, de bien approfondir les vrais desseins de ces cours-là. Aussi, pour y parvenir, je laisse à votre savoir-faire si vous ne savez trouver moyen de faire expliquer là-dessus le secrétaire du prince d'Orange ou quelque autre qui pourra être instruit du dessous des cartes, soit en les sondant vous-même, ou en leur détachant quelque confident, ou en vous servant de la troisième ou quatrième main, pour savoir quelque chose de positif là-dessus et m'en pouvoir instruire avec certitude.

Federic.

Nach dem Concept.



1 Vergl. S. 368.