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3494. AU MINISTRE D'ÉTAT COMTE DE PODEWILS, ENVOYÉ EXTRAORDINAIRE, A VIENNE.

Potsdam, 25 février 1749.

Comme, à ce que vous me marquez par votre dépêche du 15 de ce mois, toutes les troupes autrichiennes doivent camper au printemps prochain, vous me rapporterez aussi si chaque régiment de ces troupes campera auprès du lieu de sa garnison, ou bien si on les assemblera à certain endroit marqué pour cet effet, en quoi il y aurait une grande différence. Quant aux sommes d'argent que l'Empereur continue à négocier, il m'est venu encore en pensée que peut-être la raison en serait que l'Empereur, après la mort du comte Kinsky, ayant pris sur lui la direction ou la présidence de la banque de Vienne, faisait négocier ces sommes pour en acquitter tout-à-coup, autant qu'il serait possible, les dettes de cette banque, pour lui rétablir son ancien crédit. Cependant ce n'est là qu'une mienne idée passagère, dont vous êtes le mieux en état de juger si elle peut rencontrer juste ou être destituée de fondement.

Je dois vous témoigner d'ailleurs que je suis fort satisfait de l'attention que vous prêtez à toutes les circonstances qui se rencontrent là où vous êtes, et que vous me rapportez fidèlement ce qui en parvient à votre connaissance, et vous ne sauriez me faire rien de plus agréable pour mon service qu'en continuant là-dessus sur le même pied pendant la crise présente où en sont les affaires.

Si, au reste, les Russes ne se sont point mis encore en marche, la raison en est, selon qu'il m'a été mandé de Breslau, qu'ils ne sont point d'humeur à quitter les pays autrichiens avant que la somme des 600,000 florins de subsides dont la Hollande leur est en arrière, n'ait été transmise à Breslau pour leur être effectivement payée, de quoi il ne saurait y avoir de doute, d'autant moins qu'il est constant que le colonel russien Baumann, envoyé à Breslau pour y recevoir le payement en question, y a déjà reçu 100,000 florins de banquiers qui y sont, et qu'il est actuellement à attendre des lettres de change requises pour s'y faire payer le reste du montant de la somme entière des 600,000 florins en question.

Federic.

Nach dem Concept.


3495. AU CONSEILLER PRIVÉ DE LÉGATION BARON DE GOLTZ A MOSCOU.

Potsdam, 25 février 1749.

Votre dépêche du 3 de ce mois m'est bien entrée, et vous pouvez croire, sans crainte de méprise, que les prétendus desseins qu'on dit qu'aurait la Saxe pour vouloir raccommoder la cour de Russie avec celle de Versailles, n'ont jusqu'ici point eu lieu à cette dernière cour