<393> pour qu'elle y aurait dû réfléchir un seul moment, et que, quand même on tâcherait de se rendre favorable là-dessus la France par tout ce qu'il y aurait de plus flatteur pour elle, la France ne saurait être persuadée de faire réflexion pendant le moindre petit espace de temps sur un projet tellement contre nature, et dont je doute fort qu'il ait seulement jamais existé.

Vous ne vous intriguerez donc point à l'égard de ces prétendus desseins de la Saxe, mais plutôt vous fixerez toute votre attention sur les affaires qui concernent la Suède et sur les desseins du Chanceher en cas de mort du roi de Suède, tout ainsi que sur ce que peuvent avoir conspiré à cette occasion en Russie avec Bestushew les cours de Vienne et de Londres. Je ne saurais assez vous recommander d'approfondir de votre mieux tous ces mystères d'iniquité et de ne ménager aucunes peines humainement possibles pour réussir à y faire des découvertes justes et fondées.

Vous ne sauriez non plus donner trop d'attention, à ce que je vous ai fait rescrire par le dernier ordinaire, à l'occasion des affaires de Suède, du département des affaires étrangères, des circonstances les plus critiques qui se puissent du temps présent; et c'est cette crise où nous sommes à l'heure qu'il est, avec les arrangements militaires de la Russie, qui doivent faire présentement l'objet principal de vos soins, pour que vous m'en fassiez fréquemment vos rapports fidèles et exacts.

Federic.

Nach dem Concept.


3496. AU SECRÉTAIRE LEVEAUX A VARSOVIE.

Leveaux berichtet, Warschau 15. Februar: „Il a eu, le mois passé, des conférences de seigneurs polonais à Léopol. Le grand général de l'armée, prince de Radziwill, qui jette à présent feu et flamme contre la maison de Czartoryski, le prince Sanguszko, grand-maréchal de Lithuanie, et le palatin de Belcz [Potocki] y ont assisté, et c'est à cette occasion que je prends la liberté de rapporter à Votre Majesté que le dernier, qui, selon lui, a trouvé ces seigneurs, comme beaucoup d'autres, dans la meilleure disposition pour les intérêts de Votre Majesté, m'a dit que dans leurs conférences, le discours étant tombé sur la situation présente de la Courlande, on a proposé s'il ne voudrait mieux, pour l'arracher des mains de la cour de Pétersbourg, qui en agissait comme de ses biens héréditaires, de conférer ce duché à un des princes frères de Votre Majesté; que pour faire réussir ce projet, il ne

Potsdam, 25 février 1749.

J'ai trouvé les nouvelles que vous m'avez marquées par votre relation du 15 de ce mois, aussi curieuses qu'intéressantes, et il m'a été bien agréable d'apprendre que plusieurs des principaux Polonais montrent, dans un temps aussi critique que celui-ci, tant de zèle pour le vrai bien de leur patrie et pour sa liberté contre toutes les atteintes que des mal intentionnés lui voudront donner.

Quelque charmé que je sois de voir tant de dignes gens que vous me nommez, tenir pour mes intérêts, cependant je ne saurais point applaudir au projet qu'ils ont