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3520. AU MINISTRE D'ÉTAT COMTE DE PODEWILS, ENVOYÉ EXTRAORDINAIRE, A VIENNE.

Potsdam, 8 mars 1749.

Le courrier que je vous avais envoyé, m'ayant bien rendu à son retour ici toutes les dépêches que vous lui avez confiées, je me remets à ce que je vous fais communiquer par une dépêche du date d'aujourd'hui de mes ministres du département des affaires étrangères, concernant le courrier de Russie qui est arrivé à Londres dans les premiers jours du février et de la réponse que la cour de Londres a faite sur les dépêches qu'il y a apportées.1 Tout ce que je vous ai à vous dire d'ailleurs, n'est que ce que votre principale attention doit être à présent sur les arrangements militaires que la cour où vous êtes prend actuellement, et de faire de votre mieux de m'en avertir avec toute l'exactitude possible, pour que je ne donne à gauche. Au surplus, je me confirme dans les idées qui me sont venues sur les vues que la cour de Vienne peut avoir à mon sujet, savoir que la Russie doit m'entreprendre, afin qu'à la suite je doive me jeter sur eux et les chercher dans la Courlande et la Livonie, et qu'alors, quand je serai aux prises avec ceux-ci, la cour de Vienne me voudra tomber sur le corps. Je ne vous donne tout ceci que pour des idées qui me sont venues par les nouvelles que j'ai eues des différents mouvements de ladite cour, et afin que vous, qui êtes sur les lieux, tâchiez de démêler si je me trompe là-dessus ou non. Je veux bien vous dire encore que je sais, à n'en pouvoir douter, que la cour de Vienne est sur le point de renouveler son alliance avec la Russie, afin de confirmer tout ce qui a été conclu à son avantage dans ses traités précédents avec la Russie. Je ne doute presque point que cette nouvelle convention ne regarde plus l'offensive que la défensive.

Federic.

Nach dem Concept.


3521. AU CONSEILLER PRIVÉ DE LÉGATION DE ROHD A STOCKHOLM.

Potsdam, 8 mars 1749.

J'ai reçu en son temps vos dépêches des 14, 18, 21 et 25 de février dernier, et vous pouvez croire que je ne m'épargne ni soins ni peines pour approfondir l'objet sur lequel peuvent rouler proprement les vues et les desseins des deux cours impériales, conjointement avec celles de Londres et de Copenhague; mais jusqu'ici je n'y rencontre que conjectures et présomptions. J'espère cependant de toucher de plus en plus au vrai fond de l'affaire, duquel je ne laisserai que de vous avertir, dès que j'en saurai quelque chose avec assurance et précision.

Je serais fort curieux d'apprendre de vous les raisons qui peuvent avoir détenniné le Sénat de Suède de différer le voyage du Prince-Suc-



1 Vergl. S. 413.