<436> qu'il ne puisse plus reculer. En attendant, il serait toujours bon que la France fit toutes les tentatives possibles pour parvenir à cet accommodement, où de mon côté je tâcherai de la seconder de tout mon mieux. Mais que les circonstances et le danger pressant exigeaient qu'on fit sans le moindre délai ce que l'on voudrait faire à cet égard.

Federic.

Nach dem Concept.


3544. AU MINISTRE D'ÉTAT COMTE DE PODEWILS, ENVOYÉ EXTRAORDINAIRE, A VIENNE.

Potsdam, 15 mars 1749.

Dans un temps comme celui-ci, où les affaires deviennent de jour à l'autre plus critiques, vous agissez tout-à-fait conformément à mes intentions quand vous me mandez tout naturellement ce qui vient à votre connaissance, quoique avec cette différence que vous me distinguiez dass vos rapports les choses que vous savez pour certaines d'avec celles que vous n'avez que par un ouï-dire. Il est sûr que les circonstances présentes deviennent d'un jour à l'autre plus critiques, mais il s'en faut que le danger soit aussi près que vous vous l'imaginez dans votre rapport du 5 de ce mois. Vous n'avez qu'à diriger votre point de vue sur les affaires de Suède. Je compte pour sûr que ce sera là où l'on commencera le branle, et qu'on pourra voir alors clairement jusqu'où les deux cours impériales voudront pousser leur pointe. En attendant, quand je verrai que les choses deviendront plus sérieuses, je ne laisserai pas de vous faire savoir ce que vous aurez à faire pour mettre vos papiers en sûreté. Chotek est encore ici et ne s'arrange point comme s'il voulait partir d'abord. Il faut que je vous remarque encore que, quand le comte Urfeld vous a dit qu'il n'avait su que jusqu'à présent que le comte de Chotek serait rappelé, il a accusé juste, puisque c'est par le canal de secrétaire du cabinet de l'Impératrice-Reine, Koch, qu'il y est parvenu, ce que je sais de bon lieu.

Ce que je vous recommande à présent comme une chose à laquelle vous devez diriger à présent votre principale attention, c'est sur les arrangements militaires qu'on fait sur les lieux où vous êtes; et que vous me mandiez tout ce qui en viendra à votre connaissance. Vous devez tâcher encore de m'informer exactement si l'on fait remonter les régiments de hussards on non, et les arrangements qu'on prend à leur sujet. De plus, vous tâcherez de vous servir de M. Beckers, afin de vous orienter par son canal sur plusieurs choses et de me mander tout ce qui vous en sera revenu : des mots qu'il vous rapportera, quoiqu'en bâtons rompus, me suffiront pour m'orienter, quand je les combinerai avec des avis qui me reviennent d'autre part. Au surplus, vous pouvez être assuré que, si la cour de Vienne pense de me surprendre, elle comptera sans son hôte, quoiqu'il me paraisse d'ailleurs qu'elle voudra