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3554. AU SECRÉTAIRE HEUSINGER A COPENHAGUE.

Berlin, 18 mars 1749.

J'ai vu, par le contenu de votre dépêche du 4 de ce mois, ce que vous y touchez, entre autres, des arrangements que la cour de Copenhague continue à faire dans son militaire, et je veux que vous me mandiez ultérieurement à combien se monte le corps entier des troupes que la cour de Danemark a effectivement d'assemblées en Norvége, et que vous me fassiez un dénombrement exact tant de la cavalerie que de l'infanterie qui le composent.

Federic.

Nach dem Concept.


3555. AU ROI DE LA GRANDE-BRETAGNE A LONDRES.

Berlin, 18 mars 1749.

Monsieur mon Frère. Les intérêts de Votre Majesté et les miens sont les mêmes pour la conservation de la tranquillité dans le Nord. Il se répand des bruits dans toute l'Europe que cette tranquillité pourrait être troublée; pour moi, je n'y vois dans le fond aucune apparence, et il semble qu'il n'y a que des méfiances réciproques et des soupçons mal fondés qui aient pu jusqu'ici accréditer ces bruits.

Mais comme les plus petits objets, en grossissant, peuvent tirer à conséquence, qu'on ne doit rien négliger pour le maintien de la paix, et que tout devient important à ceux qui aiment à la conserver, je m'adresse à Votre Majesté, que je connais être dans les mêmes sentiments, pour qu'en réunissant nos soins nous puissions y contribuer d'autant plus efficacement.

Les soupçons que les voisins de la Suède ont pris contre elle, ne peuvent porter que sur deux objets.

L'un, qui paraît visiblement frivole, regarde les projets dangereux qu'on paraît vouloir imputer à cette puissance contre ses voisins. Votre Majesté est trop éclairée pour n'en pas voir la fausseté, du premier coup d'œil.

L'autre tombe sur le changement de la forme présente du gouvernement de Suède dont on prête le dessein au Prince-Successeur. B me semble que la déclaration que ce Prince et le Sénat ont faite en dernier lieu à la cour de Russie sur ce sujet,1 est si claire, si positive et si sage qu'elle ne laisse rien à désirer aux puissances qui s'intéressent au maintien du gouvernement présent de ce royaume.

L'alliance défensive que j'ai faite avec la Suède, à laquelle la France a accédé, et dont on a fait voit l'original au comte de Keyserlingk, ministre de Russie à ma cour, ainsi que j'en ai d'abord fait communiquer en son temps la copie au ministère de Votre Majesté à Londres, ne roule point sur des innovations, mais elle ne nous engage pas moins, la France et moi, à maintenir la succession actuellement



1 Vergl. S. 373. 375. 440.