<449>lingk, ministre de Russie, tâcher à faire entrer le roi de Pologne dans tous les engagements pris entre les deux cours impériales, et que, pour y parvenir, ledit comte Sternberg doit faire au roi de Pologne des propositions très favorables au sujet de la succession de la maison électorale de Saxe à la couronne de Pologne, et pour le prince Xavier, encore, dans le duché de Courlande; que pour y réussir d'autant mieux, il doit s'aider du comte Keyserlingk et du crédit où celui-ci a été toujours auprès du roi de Pologne.

Voilà des avis authentiques qui me sont revenus de très bon lieu, et qui doivent redoubler votre attention sur tout ce qui se passera à cet égard, afin de pouvoir m'en informer avec toute l'exactitude possible. Au surplus, comme la cour de Vienne est déjà accoutumée à blâmer tous les ministres étrangers à ma cour qui ne veulent point aveuglément entrer dans toutes ses vues,1 le sieur de Bülow, ministre de Saxe, vient d'en faire l'essai, et j'apprends par des lettres de très bonne main que le comte de Chotek a pris à tâche de lui nuire à sa cour et de le peindre comme un ministre nonchalant qui se souciait peu des intérêts de sa propre cour et qui, au contraire, ne faisait que l'intimider, qui portait beaucoup d'envie contre le comte Brühl et qui inclinait fort ou à mettre sa cour dans une entière dépendance de moi ou de nous rapatrier tout-à-fait. J'apprends d'ailleurs que ce même comte Chotek a bien recommandé au comte Keyserlingk de tâcher à roidir au possible la cour de Dresde contre moi, anecdotes que je ne vous apprends que pour votre direction seule, avec défense expresse de n'en rien découvrir à qui que ce soit, ni même d'en faire mention dans vos dépêches ordinaires, mais uniquement dans celles que vous m'adresserez immédiatement, sans en envoyer des doubles au département des affaires étrangères.

Federic.

Nach dem Concept.


3560. AU CONSEILLER PRIVÉ DE GUERRE DE KLINGGRÆFFEN A LONDRES.

Potsdam, 22 mars 1749.

J'ai reçu votre rapport du 7 de ce mois. Je sais tout le gré du monde au sieur Horace Walpole de l'attention qu'il m'a marquée, en vous avertissant des alarmes que les marchands anglais ont prises au sujet des nouvelles qu'ils ont eues, par des lettres de Leipzig, d'un prétendu impôt extraordinaire qu'on doit avoir mis sur les manufactures anglaises de laine qui passent en Silésie. Vous pouvez l'assurer que j'ignore jusqu'ici ce que c'est que ce nouvel impôt, que je m'en éclaircirai, et qu'en cas qu'il y ait eu du mal-entendu, je le redresserai aisément. Par ma dépêche précédente je vous ai instruit de la découverte que j'ai faite qu'il n'y à jusqu'ici aucun traité offensif entre le



1 Vergl. Bd. V, 446. 460.