<450> Danemark et les deux cours impériales, mais que celles-ci veulent essayer encore à mettre tout-à-fait le Danemark dans leurs intérêts. On pourrait tirer de là la conséquence que les choses par rapport aux affaires du Nord ne sont point encore parvenues au point qu'on les a présumées, et que c'est principalement la cour de Vienne qui remue partout pour brouiller ces affaires, dans l'intention de vouloir profiter des conjonctures; que pour y parvenir elle essaie d'aigrir la Russie contre la Suède, et de l'autre côté elle répand une infinité de faux bruits dans le monde par lesquels elle prête à la Russie toutes sortes de projets, tout comme à la Suède et à moi, auxquels aucun de ceux-ci n'a point pensé, espérant par là qu'à force d'augmenter les ombrages de tous côtés elle pourra parvenir à les commettre ensemble.

Voilà comme j'envisage à présent les affaires, mais j'attends que vous m'éclairiez sur tout cela, en me marquant ce que vous aurez découvert, quand vous vous serez expliqué avec le duc de Newcastle, et, de plus, comme je viens d'écrire une lettre au roi d'Angleterre1 que vous recevrez par cette ordinaire avec les instructions que je vous fais par mon département des affaires, vous ne laisserez pas de me marquer ensuite l'effet que tout cela aura produit, et ce que vous aurez pu découvrir à cette occasion-là.

Federic.

Nach dem Concept.


3561. AU CONSEILLER PRIVÉ DE LÉGATION BARON DE GOLTZ A MOSCOU.

Potsdam, 22 mars 1749.

La dépêche que vous m'avez faite du 27 de ce mois, m'a été rendue. Comme j'ai eu des nouvelles authentiques de bon lieu que la Russie ne pense point à attaquer la Suède et qu'elle se borne au maintien du gouvernement présent, qu'il n'y a d'ailleurs jusqu'ici aucun traité offensif entre la Russie et le Danemark, mais que les deux cours impériales veulent essayer à présent à mettre tout-à-fait le Danemark dans leurs intérêts, j'ai bien voulu vous en avertir, quoique pour votre direction seule et sans qu'il vous soit permis d'en parler directement à qui que soit. Il me paraît cependant de tout ceci que c'est principalement la cour de Vienne qui cherche à mettre en combustion le Nord, dans la vue de profiter des conjonctures, qu'elle travaille à cette fin d'aigrir la Russie contre la Suède, qu'elle y est bien aidée par le Chancelier, mais que l'impératrice de Russie sent de la répugnance encore à venir à une rupture ouverte; que de l'autre côté la cour de Vienne répand une infinité de faux bruits tant en Russie qu'en Angleterre et ailleurs, par lesquels elle prête à la Russie toutes sortes de projets, tout comme à la Suède qu'à moi, auxquels aucun de tous ceux-ci



1 Nr. 3555 S. 445.