<46> de troupes sur les confins de la Livonie et de la Courlande pour en faire ostentation, mais que la plupart des gens ignoraient jusqu'ici qu'il y avait d'ailleurs une convention fort secrète faite et signée le 221 du décembre dernier dans le logis du ministre autrichien Pretlack, moyennant laquelle la cour de Pétersbourg s'oblige de tomber sur le corps avec ces troupes à celui qui, pendant que la guerre présente avec la France continuerait, voudrait envahir le pays d'Hanovre, les provinces héréditaires en Allemagne de la reine de Hongrie et le pays saxon. Et c'est de cette convention secrète, qui est très réelle et constatée, que j'ai voulu faire avertir dans la dernière confidence le marquis de Puyzieulx, et si le chargé de France à Pétersbourg n'en a rien découvert ni mandé quelque chose à sa cour, ce n'est pas ma faute. Au surplus, si j'avais agi l'année dernière selon les idées de M. de Puyzieulx concernant les déclarations que j'aurais dû faire après la bataille de Lawfeld d'une manière à en imposer à toutes les parties belligérantes,2 j'aurais apparemment essuyé le même sort que j'ai éprouvé dans le cours de l'année 1745, où la France me planta là et m'abandonna à mes propres lumières,3 lorsque je fus assailli des plus grandes forces de la reine de Hongrie et de ses alliés qui pensaient m'abîmer.

Au reste, vous n'adresserez encore la réponse que vous me ferez à celle-ci qu'immédiatement à moi seul, sans en envoyer un double.

Federic.

Nach dem Concept.


2962. AU SECRÉTAIRE MICHELL A LONDRES.

Potsdam, 1er mars 1748.

J'ai reçu vos rapports des 13 et 16 du mois de février passé, et c'est avec bien de la satisfaction que j'ai appris ce que vous me dites touchant les belles qualités et les sentiments raisonnables du sieur Legge.

Le conseiller privé de Klinggræffen doit déjà, par les ordres que je lui en ai fait expédier, se trouver en chemin pour ici, d'où après son arrivée il doit incessamment s'acheminer pour l'Angleterre. Vous ne manquerez pas de remercier fort obligeamment de ma part le sieur de Villiers de l'attention qu'il me témoignait par l'envoi des deux petits chiens lévriers, et vous lui insinuerez en même temps avec beaucoup de politesse que je savais très bien qu'il n'avait pas reçu encore le présent que les ministres des cours étrangères avaient accoutumé de recevoir lors de leur départ de ma cour, mais que, comme je ne pouvais me flatter de le revoir auprès de moi, je n'avais différé à son égard ce qui s'observait envers les ministres étrangers lorsqu'ils se congédiaient d'auprès de moi, que jusqu'à ce qu'il m'aurait envoyé, selon l'usage, ses lettres de rappel.

Federic.

Nach dem Concept.



1 Sic. Die Unterzeichnung erfolgte, wie oben S. 15 richtig angegeben ist, am 20. December.

2 Vergl. Bd. V, 465. 474. 526.

3 Vergl. Bd. IV, 389 Anm. 3.